Par Michaël Escoffier, illustré par Kris Di Giacomo, collection La Question, chez Frimousse.
Résumé de l'éditeur (extrait):«Une maison, au milieu des bois. Un homme le fusil à la main. Le bête. Elle a encore mangé les poules de l’homme. Cette fois-ci, c’en est trop. Il va lui donner une bonne leçon. Il prend son fusil, décidé à lui faire la peau. Mais la bête reste introuvable. Le chevreuil, la belette, la corneille, personne ne l’a vue. De retour il pose des pièges autour de sa maison. La bête ne lui échappera pas. À la nuit tombée, et la faim au ventre, la bête s’approche. Aux premiers frémissements, l’homme qui veille, attrape son fusil... et tire. Mais il sent le piège se refermer sur sa cheville […].»
Au creux de la forêt, là où les animaux règnent en rois et maîtres, la logique humaine n’a que peu de valeur aux yeux de la faune bigarrée. Seules prédominent les lois du cycle de la vie; la loi du plus fort, et celle, dénaturée par l’Homme, de la sélection naturelle. Or, quand il est question de survie, les instincts primitifs se réveillent, et les distinctions entre le Bien et le Mal s’effacent pour laisser place à la grisaille de la relativité. Et si, au fond, il n’existait pas de bonne réponse? Entraînant le lecteur, dès les premiers mots, au coeur d’une rude réalité, Michaël Escoffier raconte habilement et sans pitié, la relation vieille comme le monde entre dominant et dominé, soulignant au passage les failles de l’instinct égocentrique de l’Homme acculé au pied du mur. Porté par l’univers à la palette sombre, remuante et évocatrice de Kris Di Giacomo, cet album chamboule les certitudes, semant le doute et faisant mûrir la réflexion en refusant audacieusement de dicter la voie à suivre. Un petit bijou inquiétant de justesse qui fait tomber les œillères dans un fracas salutaire.
Lili lui donne: ✮ ✮ ✮ ✮ ✮