Par Ragnar Jónasson, chez La Martinière.
Résumé de l'éditeur:«Snjór. La neige, en islandais. Celle qui tombe sans discontinuer sur la ville la plus au nord de l’Islande, Siglufjördur. Un village de pêcheurs auquel on ne peut accéder que par un tunnel étroit, creusé à même la montagne. Ari Thór, qui vient de terminer l’école de police à Reykjavik, est envoyé dans cette ville où il ne se passe jamais rien pour sa première affectation. Sa fiancée refuse de le suivre dans ce trou paumé. Mais voilà : une jeune femme est retrouvée morte, à moitié nue dans la neige et un vieil écrivain renommé fait une chute mortelle dans le théâtre local... Ari Thor se retrouve plongé au cœur d’une petite communauté où chacun tient l’autre par ses mensonges et ses secrets. Une avalanche et des tempêtes de neige incessantes ferment temporairement l’accès du tunnel, tandis que la nuit polaire ne réserve plus une seule minute de jour… Un effroyable sentiment de claustrophobie submerge peu à peu Ari, que viennent également tourmenter des résurgences de son passé. L’étau se resserre autour du policier, aveuglé par la neige et les faux-semblants, sombrant dans sa propre noirceur.»
Froidure, neige et vent: le quotidien hivernal d’un petit village reculé. Si l’isolement géographique et météorologique peut être un adversaire redoutable, le pire ennemi se cache souvent ailleurs, au tréfonds de soi. Dans cette communauté tissée serrée, où tout le monde semble connaître l’autre, personne n'est à l’abri de la solitude. Cette solitude insidieuse des secrets trop bien gardés… D’une voix feutrée, Ragnar Jónasson raconte la vie dans tout ce qu’elle a de bigarrée, faisant s’entrelacer la grisaille et les éclaircies salutaires, dans une valse lancinante et mélancolique. Installant lentement l’intrigue, au rythme enneigé du Nord, cet opus troublant bouscule sournoisement la tranquillité, révélant l’envers du paisible, cette obscurité de l’âme.
Lili lui donne: ✮ ✮ ✮ ✮ ✩