Par Amélie Dumoulin, chez Québec Amérique, coll. Titan +.
Quatrième de couverture:
«Félixe remet le bébé pigeon qu’elle vient de trouver dans sa sacoche. Elle m’embrasse d’un côté, s’arrête, me fixe – ses joues sont toutes rouges d’excitation –, elle m’embrasse tout doucement de l’autre côté, puis repart sur son vélo à toute vitesse.
— Je vais le sauver, Fé, tu vas voir, il va devenir grand, il va aller à l’université!
Je la regarde partir. Je pose la plume sur mon nez. En temps normal, je crois pas que je pourrais tomber en amour avec une fille. Mais une fille qui sauve un pigeon et qui l’appelle Clint, je pense que je vais faire une exception.»
— Je vais le sauver, Fé, tu vas voir, il va devenir grand, il va aller à l’université!
Je la regarde partir. Je pose la plume sur mon nez. En temps normal, je crois pas que je pourrais tomber en amour avec une fille. Mais une fille qui sauve un pigeon et qui l’appelle Clint, je pense que je vais faire une exception.»
Quand l'amour se pointe, tout bascule. L'envers devient endroit, le noir devient blanc, on passe de l'autre côté du miroir. Si l'amour fait respirer l’âme à grandes lampées, encore faut-il savoir de quel côté son coeur balance. À ce qu'il paraît, l'amour n'a pas de sexe. Or, c'est bien ce qui complique un brin l'aventure... D'une plume fine et juste, Amélie Dumoulin laisse dire le tumulte de Fé, son bouillonnement amoureux, les questions qui se bousculent, les réponses qui tardent à venir, les errances, les grands plongeons, les petites victoires, les peines abyssales, et ce vertigineux séisme de la Grande Détresse ébranlant sans crier gare son petit monde ronronnant, son petit cocon familial un poil excentrique. De sa verve échevelée, tout en simplicité et en authenticité, Fé raconte l’essentiel. Son essentiel. Avec ses méandres inexplicables. Sa valse-hésitation de l’âme. Un opus sublime, brodé avec délicatesse et sensibilité, qui ose regarder l’amour en face.
Lili lui donne: ✮ ✮ ✮ ✮ ✮
Quelques extraits de sa lumineuse prose (je ne peux vraiment pas m'en empêcher!)...
«Quand on s'ennuie, le temps dégouline de partout. Février.»