Par Rafaële Germain, collection Documents no 10, chez Atelier 10.
Quatrième de couverture (extrait):«Et si nous avions oublié les vertus de l'oubli? L'histoire de l'humanité, jusqu'à très récemment, a été une vaste entreprise d'archivage - une lutte contre la faillibilité de la mémoire humaine et les mâchoires oblitératrices de l'Histoire. Or, depuis quelques décennies, nous nous sommes dotés de technologies nous permettant de ne plus jamais oublier, voire de ne plus pouvoir oublier. Il y a de quoi se réjouir et c'est bien ce que nous faisons, en nous rendant plus inoubliables que jamais sur les réseaux sociaux et dans nos vies quotidiennes de plus en plus numérisées. Pourtant notre mémoire collective semble de plus en plus dispersée, de moins en moins enracinée. Et si nous avions perdu quelque chose en route?
En ces temps où l’information fourmille, sauvage, sans répit, étourdissante, nourrie de toute part par le frénétique désir généralisé de faire entendre sa voix et de ne rien manquer, l’humain peine à prendre son souffle, à prendre le temps d’exister. Sitôt vécu (ou avant même de le vivre), le présent est immortalisé et catapulté dans le virtuel, où il feint de disparaître dans le déroulement d’un fil d’actualités. Bien vite, les jours, les semaines, les mois se fondent dans un passé déjà désuet. Peut-on, en tant que société, se construire sans plus jamais regarder en arrière? Avec une coquine lucidité, Rafaële Germain s’interroge sur l’insouciance candide de notre ère numérique. Tout en simplicité et en finesse, sans tomber dans le pontifiant ou le passéisme buté, elle ose secouer les nouvelles certitudes et questionner l’aura scintillant d’une technologie qui évolue bien rapidement pour ses créateurs. Un petit bijou d’humour et de justesse à découvrir (et à faire découvrir!) sans tarder… avant que les oeillères ne soient trop confortablement ajustées à notre vision du futur.
Lili lui donne: ✮ ✮ ✮ ✮ ✮
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