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mercredi 29 juin 2016

Le mystère Henri Pick


Par David Foenkinos, chez Gallimard, collection Blanche.
Quatrième de couverture:
«En Bretagne, un bibliothécaire décide de recueillir tous les livres refusés par les éditeurs. Ainsi, il reçoit toutes sortes de manuscrits. Parmi ceux-ci, une jeune éditrice découvre ce qu’elle estime être un chef-d’œuvre, écrit par un certain Henri Pick. Elle part à la recherche de l’écrivain et apprend qu’il est mort deux ans auparavant. Selon sa veuve, il n’a jamais lu un livre ni écrit autre chose que des listes de courses... Aurait-il eu une vie secrète? Auréolé de ce mystère, le livre de Pick va devenir un grand succès et aura des conséquences étonnantes sur le monde littéraire. Il va également changer le destin de nombreuses personnes, notamment celui de Jean-Michel Rouche, un journaliste obstiné qui doute de la version officielle. Et si toute cette publication n’était qu’une machination? (Résumé éditeur)»

Les jongleurs de mots, amoureux de la plume et autres satellites essentiels du luxuriant monde du livre se côtoient souvent sans toujours réaliser à quel point leurs destins sont tissés de concert. Et si l’étincelle créatrice de l’auteur, l’intuition éclairée du chasseur de tête éditorial ou l’initiative audacieuse du bibliothécaire étaient autant de rouages d’une même trame? Et s’il suffisait d’une anodine erreur de bonne foi pour faire dérailler la narration jusque-là ronronnante de ces vies entrelacées? D’une voix malicieuse, au verbe toujours aussi juste, David Foenkinos entraîne le lecteur à la poursuite d’une vérité insaisissable. Évoluant avec aisance et humour sur la fine ligne séparant l’improbable du possible, Foenkinos tient habilement en haleine, multipliant joyeusement les pistes jusqu’au dénouement final. Un opus qui prend le temps d’enraciner tout doucement sa prémisse dans l’esprit du lecteur, pour ensuite y faire débouler délicieusement toutes les certitudes semées au passage. 


Lili lui donne: ✮ ✮ ✮ ✮ ✩

jeudi 23 juin 2016

Imaginary Fred


Par Eoin Colfer, illustré par Oliver Jeffers, Harper Collins
Quatrième de couverture:
«Did you know that if the conditions are just right, and if you add a little electricity, or magic, or luck, that an imaginary friend might appear just when you need one? An imaginary friend like . . . Fred. Fred is the best imaginary friend you could ever hope for, but no matter how hard he tries, the same thing always happens: his friend finds a real friend in the real world, and Fred fades away, bit by bit, waiting to be wished for again… Then one day, a boy called Sam wishes for a friend, and Fred appears! For a while, everything is perfect. But what about the day when Sam finds a real friend? Could it be that this time, something magical might happen…?»
Avoir un ami avec qui tout partager, c’est ce qui fait sourire l’enfance. Or, parfois, les amis se font rares. Trop rares. Si rares en fait qu’il devient alors indispensable de troquer le réel pour l’imaginaire. Et si, pour une fois, l’imagination créait de toutes pièces une surprenante réalité? Dans un envoûtant ballet entre le possible et l’improbable, Eoin Colfer souffle au lecteur l’histoire on ne peut plus vraie d’une amitié indéfectible qui se rit des conventions. Relancé avec finesse et sensibilité par l’univers visuel évocateur d’Oliver Jeffers, cet opuscule délicieusement farfelu sait dire avec justesse et humour que même intangible, c'est l'authenticité d'une complicité qui en décide la pérennité.

Lili lui donne: ✮ ✮ ✮ ✮ ✮

mercredi 22 juin 2016

Grododo


Par Michaël Escoffier, illustré par Kris Di Giacomo, chez Frimousse, collection Maxi Boum.
Quatrième de couverture:
«Après une journée bien remplie César s'apprête à faire un Gros Dodo...»
La routine du dodo, c’est sacré. Tous les soirs, les mêmes gestes se répètent pour se préparer au sommeil, réconfortants et soporifiques. Et si, cette fois, la nuit des autres venait s’immiscer sournoisement dans la ronronnante chorégraphie nocturne? Avec sa rigolote verve habituelle, Michaël Escoffier raconte la nuit mouvementée d’un lapin qui n’aime pas se faire bousculer les rêves. Alliant une narration à la structure répétitive déraillant joyeusement au fur et à mesure des péripéties, à l’éloquent et malicieux univers visuel de Kris Di Giacomo, cet album insuffle une bouffée de fraîcheur ricaneuse au rituel du coucher. À savourer en famille: fous rires garantis!


Lili lui donne: ✮ ✮ ✮ ✮ ✮ 

lundi 20 juin 2016

La bulle


Par Timothée de Fombelle, illustré par Eloïse Scherrer, chez Gallimard Jeunesse.
Quatrième de couverture:
«Misha ne savait pas quand c'était apparu. Depuis qu'elle était toute petite, ça ne l'avait jamais quittée. C'était là. Et personne ne s'en rendait compte...»
Parfois, la grisaille se cache dans le regard ensoleillé de l’enfance. Elle s’y terre. Sournoise. Insaisissable. Pesant de toute sa noirceur sur la légèreté candide du quotidien. Comment dénouer l’inextricable? Comment défaire ce muet et invincible ennemi? De sa plume tout en finesse et en fantaisie, Timothée de Fombelle raconte l’odyssée mémorable de Misha et de sa part d’ombre. Entraînant le lecteur de l’autre côté du réel, au coeur d’un imaginaire touffu, grinçant et merveilleux, il sait dire la terrible et inévitable bataille contre soi-même quand le marasme s’enracine envers et contre tout. Porté par l’univers visuel inventif et troublant d’Eloïse Scherrer, cet album bouleverse et envoûte, soulignant avec justesse que l’espoir peut être semé à tout vent, même en terres arides, si on a le courage d’y croire.

Lili lui donne: ✮ ✮ ✮ ✮ ✩

mercredi 15 juin 2016

Suçons et réglisse rouge


Par Marie Dupuis, chez Tire-Veille, collection Haïkusie.
Quatrième de couverture:
«Invitation, évocation, souvenir...? Tout cela à la fois. L'énigme de l'écriture redonne au haïku une ouverture insoupçonnée. Aux lecteurs et lectrices de s'approprier les images, les mots, les couleurs et de les laisser résonner en eux. - Micheline Beaudry»

La poésie est partout. Surtout là on ne la soupçonnait pas. Dans les bribes d’un quotidien bigarré. Dans les mouvances d’une âme à la dérive. Dans la coquine gymnastique des mots complices. Suffit d’ouvrir l’oeil, et le bon. D’une plume tout en simplicité, Marie Dupuis jongle avec l’ordinaire pour en faire jaillir des petites merveilles impromptues. Maniant habilement le verbe, elle entraîne avec un aisance délicieuse le lecteur vers mille possibles. Ses haïkus à l’allure sage racontent in petto ce que l’oeil n’a pas saisi à première vue. Ils ont la narration concise et la chute éloquente. Ils savent dire l’essentiel, trois vers à la fois. Un opuscule étonnant et savoureux pour ceux qui aiment se laisser surprendre entre les lignes.


Et un petit extrait pour apprendre à voguer (p.28):
« relire sa lettre
sous mes larmes
une aquarelle »


Lili lui donne: ✮ ✮ ✮ ✮ ✩




Mon mois de juin
du Défi littéraire 2016

LoveStar


Par Andri Snær Magnason, chez Alto.
Résumé de l'éditeur:

«Le génial et énigmatique LoveStar, fondateur de l’entreprise du même nom, invente un mode de transmission des données inspiré des ondes des oiseaux, libérant d’un coup l’humanité de l’emprise de l’électronique : l’homme sans fil est né ! Il développe au passage quelques applications favorisant le bonheur humain, dont inLove, système aussi redoutable qu’efficace qui identifie les âmes sœurs par simple calcul. Quand Indriði et Sigríður se retrouvent ainsi calculés, ils tombent des nues : leur « seul et unique » est ailleurs. Ces Roméo et Juliette postmo­dernes sont rapidement projetés dans une quête improbable, portant sur leurs épaules l’espoir de meilleurs lendemains.»


À lire un jour...


lundi 13 juin 2016

Les mystères de Larispem - Le sang jamais n'oublie


Par Lucie Pierrat-Pajot, chez Gallimard, série Les mystères de Larispem t.1.
Quatrième de couverture:
«1899, Dans cette Cité-État indépendante où les bouchers constituent la caste forte d'un régime populiste, trois destins se croisent... Liberté, la mécanicienne hors pair, Carmine, l'apprentie louchébem et Nathanaël, l'orphelin au passé mystérieux. Tandis que de grandes festivités se préparent pour célébrer le nouveau siècle, l'ombre d'une société secrète vient planer sur la ville. Et si les Frères de Sang revenaient pour mettre leur terrible vengeance à exécution?»

À lire un jour...

mercredi 8 juin 2016

Le grand méchant Graou


Par Ingrid Chabbert, illustré par Guridi, chez Samir Éditeur.
Quatrième de couverture:

«Graou aime être seul et faire des siestes au soleil... jusqu'au jour où une rencontre change sa vie!»
Être un «terrifiant» Grand Méchant Graou a ses charmes. Du temps à soi. De l’espace à n’en plus savoir qu’en faire. Pas d’énergie perdue en politesse et autres pirouettes forcées par la vie en société. Juste la paix. Un paix terrible. Une paix de Méchant Graou. La vraie paix, quoi. Enfin, jusqu’à ce qu’une intrépide intruse, tout de rouge capuchonnée, fasse irruption sans crier gare dans son sanctuaire… D’une plume tout en simplicité et en humour, Ingrid Chabbert tricote avec justesse un conte à rebrousse-poil, secouant malicieusement les conventions et faisant rebondir habilement l’action à travers d’irrésistibles dialogues. Sortant joyeusement des sentiers battus grâce à l’éloquente composition visuelle de Guridi, à la palette sobre et aux traits ébouriffés, cet opuscule surprenant sait judicieusement louvoyer entre les certitudes, faisant rigoler sans vergogne, pour le plus grand plaisir du lecteur.


Lili lui donne: ✮ ✮ ✮ ✮ ✮

jeudi 2 juin 2016

J'veux pas y aller!


Par Ghislaine Roman, illustré par Csil, chez Frimousse.
Quatrième de couverture:
«Il paraît qu’on n’a pas pied. Tu veux quoi là? Me noyer?»
L’enfance collectionne les petites et les grandes peurs comme d’autres collectionnent les papillons. Des peurs infimes, des peurs infâmes. Des insidieuses, des tapageuses. Des peurs solo, des peurs chorales. Et si, finalement, il suffisait de plonger avec ou sans bouée pour découvrir, au détour de l’insurmontable, de petits bonheurs bien cachés? D’une plume à la fraîche candeur, Ghislaine Roman laisse la peur de l’eau se raconter sans détour, dans tout ce qu’elle a de délicieusement cocasse et d’irrésistiblement authentique. S’épanouissant à travers l’univers visuel dépouillé de Csil, au trait simple et évocateur, cette histoire universelle fera rigoler l’anxiété sous les casques de bain. Un petit bijou tout en justesse et en légèreté qui donne le goût de plonger sans tarder.


Lili lui donne: ✮ ✮ ✮ ✮ ✮