Par Carle Coppens, illustré par Julie Rocheleau, chez Le Quartanier, collection Porc-épic.
Quatrième de couverture:
«Personne n’était au courant
Mais il y avait un deuxième étage à l’océan
On y accédait par un escalier en fer
Grimpant le long de la façade arrière
D’un duplex où vivait un petit garçon
Qui avait tout juste l’âge de raison»
Dans une famille où les mots fusent de partout, s’entrechoquent, s’épivardent, se coupent la virgule au pied de la lettre, oser faire entendre sa voix n’est pas une mince affaire. Il faut d’abord dénicher ce qui nous démange le bagou, puis, mission quasi-impossible, trouver une façon de museler les autres moulins à paroles assez longtemps pour s’exprimer, en monopolisant stratégiquement leur attention. Pas simple, tout ça, quand on est un timide néophyte du bavardage. Si seulement on pouvait avoir une bonne histoire, bien extravagante, sur le bout de la langue!… D’une plume singulière, une plume qui se raconte haut et fort, Carle Coppens entraîne joyeusement le lecteur à la limite du réel et de l’imaginaire, faisant s’entrelacer les possibles et l’improbable, bravant les interdits, dans un cocasse périple entre ciel et terre. Misant audacieusement sur un verbe tout en poésie et en rimes, et porté par l’univers visuel évocateur de Julie Rocheleau, cet opus qui n’a pas froid aux yeux ébranle les repères juste assez pour semer un délicieux doute et faire se multiplier les questions. À lire en choeur ou en canon: jeunes et moins jeunes s’y retrouveront.