Par Gilles Tibo, illustré par Geneviève Després, Québec Amérique
Quatrième de couverture:
«J’ai dit à la Peur :
— Je ne veux pas que tu entres chez moi !
Elle m’a accompagné dans le vestibule, dans le corridor, dans le salon. Rendu dans la cuisine, je lui ai dit :
— Va-t’en chez toi !
Elle ne m’a pas écouté.
J’ai bu un immense verre d’eau pour la noyer. Mais la Peur savait très bien nager.»
Quand la Peur s’incruste, s’accroche, s’obstine, assombrissant insidieusement le quotidien, la Vie n’a plus le même goût. Elle devient noirceur. Les petits bonheurs prennent leurs jambes à leurs cous. Ne reste que la fuite. Une fuite de tous les instants. Jusqu’à ce qu’une main se tende pour tenter de faire échec au maelström. Avec une infinie justesse et une touchante sensibilité, Gilles Tibo brode finement l’histoire de Mathieu et de cette Peur avec un grand « P »; celle qui envahit tout, qui bouscule la tranquillité, qui éteint la joie de vivre et qui fait taire la candeur de l’enfance. Portée par l’univers visuel à la palette tendre et à la composition éloquente de Geneviève Després, cette épopée hors norme sait dire la détresse sans tomber dans l’apocalyptique, ose raconter ce combat silencieux digne des plus courageux chevaliers, petits ou grands. Un opuscule émouvant qui, je l’espère, saura être une main tendue dans la tourmente quotidienne de tous les vaillants anxieux de ce monde.
Lili lui donne: ✮ ✮ ✮ ✮ ✮
Thèmes abordés: peur, anxiété