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mardi 27 août 2013

Dis tu dors?


Par Sophie Blackall, Didier jeunesse

«Un petit garçon qui n'arrive pas à trouver le sommeil va réveiller sa maman en pleine nuit et lui pose mille et une questions. Avec patience et encore un peu endormie, la mère répond à son fils qui devient de plus en plus agité. Un inventaire à la Prévert va finir par calmer l'enfant.»

Un petit délice craquant à souhait, en l'honneur de ces nuits en miettes que les enfants sèment à tout vent. Sophie Blackall tricote une histoire qui tourne joyeusement en rond, emberlificotant les «Pourquoi?», exigeant des «Parce que...», réinventant le monde sans fléchir, à l'aube, lorsque tous les yeux sont fermés sauf ceux de l'enfance. Nichée au coeur d'un univers visuel tendre, qui s'éclaire tout doucement, au rythme du jour qui se pointe, cette parenthèse cocasse d'un quotidien à mille à l'heure fait dans l'universel. Cet album, c'est l'histoire de mon enfance et de la vôtre. Cette histoire, c'est la curiosité qui s'éveille en froissant les paupières des grands, c'est la vie qui ne comprends pas pourquoi, parfois, il fait bon dormir.


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆


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vendredi 23 août 2013

Les Fantaisies de l'oncle Henri


Par Bénédicte Froissart, illustré par Pierre Pratt, Annick Press

«Ce soir, l'oncle Henri vient souper. Et quand oncle Henri vient souper, tout peut arriver...»

Un des classiques de mon enfance. Incontournable. Désopilant. Savoureux. Bénédicte Froissart narre l'improbable avec aplomb, candeur et authenticité. Les adultes et leurs oeillères en prennent pour leur rhume, insensibles à l'aventure qui se déroule pourtant sous leurs yeux. Nichée au coeur de l'univers visuel chaleureux de Pierre Pratt, de ses textures éloquentes et de sa délicieuse démesure,  cette ode à l'imaginaire, à ses périples déjantés et à ses rebondissements astucieux vous fera sourire l'âme à coup sûr...


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ★

jeudi 22 août 2013

Bob le Loup


Par Jean-Luc Le Pogam, illustré par Ronan Badel, P'tit Glénat, Vitamine

«Faut-il vraiment avoir peur du loup? Tiloup attrape une grosse frayeur en apercevant par la fenêtre une forme qui ressemble à Bob le loup, le mangeur d'enfants. Il s'évanouie. Mais le seul qui va proposer son aide à la maman de Tiloup pour l'emmener à l'hôpital, c'est Bob...»

Bob le Loup est méchant. Il est impitoyable. Sa réputation le précède et fait fuir tout ce qui bouge. Mais au fond, qui est Bob le Loup? Une ombre s'approchant? Un manteau rapiécé sur une fourrure en bataille? Un regard acéré qui obnubile et hypnotise? Jean-Luc Le Pogam navigue dans les eaux périlleuses de la perception en brodant avec finesse cette histoire émouvante où les repères sont secoués sans ménagement. Si cet anti-conte de fées charme et fait réfléchir, le superbe univers visuel de Ronan Badel y est pour beaucoup, envoûtant le lecteur par l'efficacité de sa sobre palette, l'éloquence des expressions et des ambiances créées, et la foule de menus détails évoquant le pouvoir des préjugés. Un album bouleversant et juste qui fait tomber les oeillères...



Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆


Pour en lire un extrait en ligne, c'est ici.

Un safari dans la cour


Par Penelope Harper, illustré par Cate James, Dominique et cie, Praline et Papi 1

«Praline et Papi sont de courageux explorateurs. Équipés de jumelles, de sandwichs et d'imagination, ils se lancent dans une excitante aventure. On ne sait jamais sur quoi on peut tomber lors d'un safari de cour arrière…»

Une surprenante épopée aux savoureux rebondissements. Penelope Harper souffle une bouffée de fraîcheur et de fantaisie sur le quotidien, plongeant le lecteur dans le monde improbable et joyeusement saugrenu de l'enfance. Évoluant au coeur de l'univers visuel de Cate James, hybride attachant aux textures diverses et éloquentes, cette histoire à structure répétitive, ode à l'imaginaire déjanté des enfants, est parfaite pour les jeunes explorateurs en herbe (et les autres, les plus vieux au coeur jeune!) en mal de sensations fortes. Qui aurait cru qu'une cour arrière puisse regorger d'autant de «périls»... Vous ne regarderez plus jamais votre buisson de la même manière!...


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆


Pour le lire en version originale

lundi 19 août 2013

La princesse aux longs cheveux


Par Annemarie van Haeringen, Bayard jeunesse

«Dans un petit pays, vit une princesse aux cheveux longs, si longs qu'il lui est impossible de jouer dehors ou de sauter à la corde. Si longs qu'elle doit les laver dans une piscine! Elle aimerait les couper, mais son père, le roi, refuse...»

Qui a dit que les princesses devaient se dévouer à leur royaume sans regimber? Annemarie van Haeringen tricote une histoire surprenante, où tout semble tendre vers la classique structure du conte de fées: la princesse, les longs cheveux, le roi qui veut marier sa fille, etc. Or, au fil des pages, la «docilité» de la princesse fléchie, son esprit s'ouvre à d'autres possibles et l'émergence d'une personnalité propre, unique, nourrit bientôt le désir de revendiquer le droit de choisir son destin, d'affirmer son indépendance. Relancée par un univers visuel simple et sensible, qui ose secouer un brin le lecteur au passage par le biais de la composition de ses images, cette histoire singulière charme avec intelligence et audace. Un album pour toutes les «petites princesses» qui deviendront un jour des femmes à part entière; une façon d'apprendre que le monde appartient à celles (et ceux) qui veulent bien voir au-delà de l'enceinte du château.


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆

dimanche 18 août 2013

Raoul Taffin pirate


Par Gérard Moncomble, illustré par Frédéric Pillot, Milan, Raoul Taffin

«De l'or, du rhum et du lard! Plein la cale! Voilà ce que veut Raoul Taffin le pirate! A l'abordage, morbouc! Et pas de quartier!»

Une délicieuse saucette dans le monde de l'enfance, un monde aux mille possibles et aux rebondissements impromptus. Soutenu par l'univers visuel fourmillant et riche de Frédéric Pillot, Gérard Moncomble tricote une aventure à couper le souffle pour l'infatigable Raoul Taffin et sa bande de joyeux lurons. Dans le coloré langage des invincibles terreurs des mers, la narration ballotte le lecteur de péripéties en mésaventures, confrontant son héros à d'innombrables ennemis anéantis sans peur et sans faillir. Si l'histoire est enlevante à souhait, les illustrations généreuses, à l'imaginaire déjanté et aux détails savoureux volent indiscutablement la vedette, titillant la curiosité, relançant habilement la narration et faisant jaillir la lumière sur les fondements concrets des pérégrinations de Raoul Taffin en une inoubliable double-page à déplier. Un album désopilant fleurant bon l'océan et la poudre à canons, qui fascinera sans vergogne. Plaisir garanti! (... et pour les mordus, il y a toute une série de Raoul Taffin à découvrir...!)



Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ★

jeudi 15 août 2013

Le mystère des jumelles Barnes


Par Carole Tremblay, Bayard Canada, Collection Zèbre

«Comme chaque année, sept cousins et cousines se retrouvent chez leurs grands-parents pour une semaine de vacances. Victor profite de son séjour à la campagne pour s'initier au geocaching, un jeu de chasse au trésor qui se pratique à l'aide d'un GPS. Mais ce qui devait être une simple distraction devient rapidement une source d'angoisse. Surtout lorsque les coordonnées mènent le garçon à la tombe de Lucina Barnes, l'une des deux jumelles à l'origine d'une légende régionale à donner froid dans le dos. Et si l'horrible créature dont elle fait mention existait pour de vrai?»

Une enquête enlevante qui cavale hors des sentiers battus. Carole Tremblay pique la curiosité du lecteur dès les premières lignes, le plongeant dans l'action sans tarder et lui concoctant ensuite une aventure mouvementée, intrigante à souhait, de sa plume vive et astucieuse. On suit le périple sombre et trépidant de Victor sans même prendre le temps de souffler, tournant les pages à toute vitesse (en se cachant un peu les yeux parfois... oui, oui, je suis un brin froussarde!) afin de découvrir au plus vite cet inquiétant mystère des jumelles Barnes. Un incontournable pour ceux qui n'ont pas froid aux yeux!


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆

mercredi 14 août 2013

Les maux d'Ambroise Bukowski


Par Susin Nielsen, La Courte Échelle

«La vie d’Ambroise n’est pas facile. Il est allergique aux arachides, il adore le scrabble, sa mère est surprotectrice et envahissante: un véritable nerd. Lorsque des voyous lui font manger des arachides, sa mère le retire de l’école. Coincé chez lui, Ambroise s’ennuie, jusqu’au jour où il rencontre Cosmo, un ex-taulard lui aussi passionné… de scrabble!»

Un opus délicieusement déroutant qui ne se fie pas aux apparences. Susin Nielsen brode avec finesse cette histoire saugrenue et attachante, secouant joyeusement les certitudes du lecteur, évitant les ornières du mélodrame avec intelligence. On aime Ambroise dès la première ligne, sa candeur et son authenticité, sa sensibilité et son excentricité, et aussi, surtout, son humour singulier, à cheval entre l'autodérision et le stand-up comique. Un bijou de roman, enlevant, cocasse et touchant, affirmant avec justesse que le Bien et le Mal ne sont peut-être pas si hermétiquement opposés, finalement, qu'il suffit parfois d'un regard différent pour transformer la grisaille en éclaircie.


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ★

vendredi 9 août 2013

Capitaine Static


Par Alain M. Bergeron, illustré par Sampar, Québec Amérique, Capitaine Static 1

«Charles Simard était un enfant comme les autres... Était, parce qu'il s'est récemment découvert un pouvoir inusité. Aux dires de sa mère, le jeune garçon ne cesse de traîner les pieds... Or, c'est précisément là le secret de son curieux pouvoir qu'il découvre un soir mouvementé d'Halloween: il peut emmagasiner de l'électricité statique et la décharger lorsque c'est nécessaire, au grand dam des méchants garnements de son école qui, les cheveux dressés sur la tête, prennent leurs jambes à leur cou pour échapper au fatidique TIC! et à ses picotements désagréables. Un héros électrique est né! Soyez-en avertis: qui s'y frotte, s'y TIC! Telle est la devise du Capitaine Static.»

Un premier tome savoureux pour les désopilantes aventures du Capitaine Static. Alliant judicieusement la narration littéraire et les planches de BD, Alain M. Bergeron entraîne joyeusement le lecteur à la suite de ce super-héros singulier et impromptu. L'univers visuel aux couleurs vives et aux traits éloquents de Sampar relançant habilement la plume aventureuse et cocasse de l'auteur, cet opuscule délicieux a tout pour plaire aux petits (et grands!) intrépides! Hauts les coeurs, le Capitaine Static est gardien de votre bonheur...


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆

mardi 6 août 2013

Pride and Prejudice


Par Jane Austen, Collector's Library

«Elizabeth Bennett is the headstrong young woman whom no man seems capable of taming; Fitzwilliam Darcy is the arrogant landowner who disdains to think it would be worth his trying to do so. Jane Austen's poised narrative shows how these two apparently incompatible characters learn to overcome thier initial feelings of mutual dislike.»

Un roman mémorable, à mi-chemin entre le sage portrait historique d'une époque georgienne révolue et la comédie de caractères, tricoté avec justesse par la plume délicieusement ironique de l'inénarrable Jane Austen. Construite habilement, la narration évoque bien sûr consciencieusement la vie tranquille et mesurée de l'époque; tranquillité qui, sournoisement, se voit secouée sans ménagement, à grands coups de rencontres joyeusement impromptues, de destins chamboulés et de contraintes sociales piétinées. Cet opus majeur de la littérature britannique, tout en humour fin et en auto-dérision, jette un regard vif, intelligent et sans scrupules sur les rouages parfois discutables de cette société d'antan qui se voulait pourtant sans reproches. Et au-delà de cet incontournable pamphlet sociologique, il y a, il faut bien l'avouer, une histoire d'amour exquise, inextricable à souhait, menée de main de maîtres par les stimulants et ô combien complexes Elizabeth Bennett et Fitzwilliam Darcy. Un petit joyau à déguster tout doucement, en sirotant son Four O'Clock Tea...


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ★



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dimanche 4 août 2013

Vacances... ou comment loger toute sa bibliothèque dans ses valises!...

Illustration: Mallory Hart


Eh oui, c'est le retour de ce moment béni de l'année: les vacances. Et avec lui, le toujours d'actualité dilemme du «Mais quels livres emporter!?!»... suivi presque inévitablement par «Je n'arriverai jamais à choisiiiiiiir!!!». Et comme il n'y a définitivement pas de bonnes réponses à ces questionnements, et qu'il y aura TOUJOURS trop de livres dans mes bagages, voici, en vrac, quelques lectures que j'ai le goût d'explorer tout au long de ma route...

Il y a bien sûr mes «classiques de vacances», les Jane Austen (Pride and PrejudiceSense and Sensibility, etc.), les Agatha Christie (sa fiction, mais surtout son Autobiography), les Louisa May Alcott (Little Women et cie, mais aussi ses romans gothiques, plus méconnus), et autres vestiges d'une littérature passée (Frances Hodgson Burnett et son A Little Princess, Lewis Carroll et ses Alice). J'adore m'y plonger en langue originale, et voyager dans le temps, découvrir (ou redécouvrir) des époques, des sociétés.

Puis, aussi, tous ces livres plus récents qui me titillent et dont la lecture est repoussée à la semaine des quatre jeudis par l'arrivée inévitable d'un nouveau favori: Miss Peregrine's Home for Peculiar Children de Ransom Riggs (Miss Peregrine et les enfants particuliers, chez Bayard, en français), les tomes 2, 3 et 4 de la série Rose par Holly Webb (le tome 1 m'a séduite dès les premières lignes, mais j'ai remis, et remis encore la lecture de la suite!), le cycle À la croisée des mondes de Philip Pullman, The Penderwicks: A Summer Tale of Four Sisters, Two Rabbits, and a Very Interesting Boy de Jeanne Birdsall (Les Penderwick, chez Pocket Jeunesse, en français), The Incorrigible Children of Ashton Place de Maryrose Wood (Les enfants incorrigibles du Domaine Ashton, chez ADA, en français), pour ne nommer que ceux-là.

Il y aussi le très fascinant Below Stairs, par Margaret Powell (genre de précurseur à la populaire série télévisée Downton Abbey), les livres de Katarina Mazetti (Le mec de la tombe d'à côtéLe caveau de famille), Le Mystère de la Chambre Jaune de Gaston Leroux (que je n'ai étrangement jamais lu mais qui me tente depuis longtemps), un Fred Vargas pour les jours de pluie, du Annie Dillard (que je meurs d'envie de découvrir grâce à Robert Lalonde et à ses carnets d'auteurs), Les Trois mousquetaires de Dumas (parce que je procrastine au sujet de ce roman depuis trop longtemps), un Virginia Woolf, et relire comme si c'était la première fois la Saga des Malaussène de Daniel Pennac...

... ouf, hein? Et ce n'est rien, ce n'est qu'un échantillon minusculissime de toutes les idées de lecture qui me harcèlent joyeusement à l'année longue!

Alors, peine perdue, en effet: mes bagages seront TOUJOURS incurablement dodus, remplis à craquer de futures escapades littéraires... et c'est tant mieux!

Profitez bien de l'été!

samedi 3 août 2013

Le goût du bonheur


Par Christine Pompéï, illustré par Nancy Ribard, Auzou, Soleil bleu

«Depuis quelque temps, la maman de Léo a perdu le sourire. Est-il parti en vacances? A-t-il suivi les oiseaux de mer vers des contrées ensoleillées? Le petit garçon part à la recherche de ce sourire envolé et va tout faire pour le retrouver.»

Une bouffée de tendresse dans la grisaille d'une âme tourmentée. Christine Pompéï offre au lecteur une narration toute en douceur et en poésie, abordant avec délicatesse et sensibilité le vague à l'âme d'un parent, et évitant habilement de dégringoler dans les bas-fonds du misérabilisme. D'une plume candide et juste, elle tricote une histoire où l'imagination et l'amour déplacent des montagnes. Porté par l'univers visuel fin et caressant de Nancy Ribard, cet album chamboulant et lumineux ne laissera personne indifférent. Mémorable.



Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ★

Les petits héritages


Écrit et illustré par Frédérique Bertrand, Rouergue

«"C'est en retrouvant cette photo que je me suis rendu compte que ça ne pouvait pas durer... Pourquoi ce seraient toujours les mêmes qui auraient des habits neufs et toujours les mêmes qui hériteraient des vieux habits des autres?"»

Cocasse plaidoyer pour l'équité vestimentaire au sein d'une famille nombreuse. Entraîné dans une narration hilarante, et relancé avec bagou par les rigolos détails d'un univers visuel exquis et coloré à souhait, le lecteur est plongé dans les «grandes» misères de la petite avant-dernière de la famille dans le placard de qui échouent inexorablement les vêtements usagés de la fratrie et des cousins. Elle ne rêve pourtant que d'une chose toute simple: posséder un morceau de linge bien à elle, tout neuf, tout neuf. Si futile puisse paraître une telle préoccupation, Frédérique Bertrand sait manier habilement les mots pour faire comprendre avec humour et justesse qu'il n'y a pas de vaines batailles, que celles parfois saugrenues des petits, pourtant indiscutablement authentiques et honnêtes, sont aussi importantes que les considérations supposément sérieuses des plus grands. Un album coquin à découvrir...


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆