Scénario et dessins par Julien Neel, collection Tchô, Série Lou tome 6, chez Glénat.
Résumé de l'éditeur
«Un beau jour, de grands cristaux roses transpercent anarchiquement le cœur de la ville. Depuis, Lou partage son temps entre un programme de collecte de données scientifiques pour le gouvernement, la garde d'un petit frère obnubilé par les dinosaures et les sorties en boîte de nuit. Elle se dit quand même que c'est un peu n'importe quoi, mais pas désagréable. Cette sensation ouateuse, ce flottement incertain... Est-ce que c'est ça, devenir adulte?»
Un sixième tome tant attendu, que je viens tout juste de lire, tout neuf, tout beau, tout fraîchement débarqué de France dans ma boîte aux lettres parce que je n'avais pas la patience d'attendre janvier pour le dévorer... et j'ai été déçue. Vraiment. Déçue par le changement radical de style dans la mise en image; la fraîcheur, la candeur du trait d'avant laisse place à un style plus épuré, mais aussi plus brouillon (comme si l'illustration était restée suspendue au stade de l'esquisse), et tellement moins éloquent et sensible. Si au moins l'histoire était enlevante... Mais honnêtement, même si je comprends le concept de mise en abyme que Julien Neel a tenté de développer, le résultat n'est pas des plus heureux; la scénarisation semble chaotique, bancale même, ficelée avec une désolante maladresse par endroit, et sans les «explications» des pages du journal de Lou à l'intérieur des rabats de la couverture, on n'y comprendrait absolument rien. À des lieux de ce à quoi l'auteur nous avait pourtant habitué: terminéee la scénarisation habile et hilarante, envolé le délicieux cynisme adolescent de Lou, disparue la cocasse désinvolture de sa mère. À la place, le lecteur est plongé dans le fameux flou de cet «âge de cristal», un flou qui malheureusement n'a rien d'artistique. Malgré les pressions des inconditionnels de la série Lou, un tel sixième tome n'était peut-être pas nécessaire, si l'auteur n'en avait apparemment pas envie...
Lili lui donne: ★ ★ ☆ ☆ ☆