«Il y a cinq choses dont Faye Noman est certaine :
1) Sa mère n’a pas pris la peine de prononcer son nom à voix haute avant de l’inscrire au registre des naissances.
2) Ce problème serait moins important si elle ne mesurait pas déjà presque 1,80 m à seulement 12 ans.
3) Moins important, aussi, si sa mère ne s’obstinait pas à s’habiller comme une hippie et pouvait lui donner une réponse claire sur l’identité de son père.
4) Moins important, encore, si parler à quelqu’un de son âge ne lui semblait pas une tâche insurmontable.
5) Il existe certainement un endroit sur terre, quelque part, où elle se sent chez elle... non?»
Sympathique quête identitaire d'une jeune fille décidément singulière. Elisabeth Atkinson propose au lecteur un plongeon au coeur de l'adolescence: les doutes, la solitude, l'incompréhension, le sentiment d'impuissance et l'errance émotive, mais aussi, heureusement, l'amitié et l'amour qui déplacent des montagnes. Et on se laisse emporter dans le quotidien chaotique et hors-norme (même parfois, un peu trop invraisemblable) de Faye, dans son parcours saugrenu vers l'acceptation d'elle-même. La trame narrative est certes un poil tirée par les cheveux à certains moments (on devait s'y attendre avec tous ces personnages archétypaux), mais somme toute, on finit par y croire tout de même. Par contre, le fait que le nom de famille de l'héroïne soit central dans l'intrigue et que ce nom ait été maladroitement traduit (en langue originale, il s'agit des mésaventures de Emma Freke, versus Faye Noman en version française) bousille sincèrement le plaisir du lecteur: en effet, tout au long du roman, des explications sont nécessaires pour comprendre les jeux de mots, les confusions, et les moments d'angoisses créés par le nom Faye Noman, et même une fois clarifiés, ces équivalents français demeurent boîteux et lourds. C'est regrettable puisque cette gymnastique de traduction empêche vraiment de savourer les péripéties pourtant joyeusement rocambolesques de cette adolescente typique. À lire en version originale, donc...
Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆