Vous cherchez?

jeudi 31 mai 2012

Fipopus/Gropopus

Par Frédéric Laurent, Atelier du Poisson soluble

«Les Fipopus, qui habitent d'un côté de la Terre, sont heureux. Les Gropopus, qui habitent de l'autre côté, passent leur temps à se battre. Dans cette histoire sans dessus dessous, ils vont finir par se rejoindre.»

Un délice d'histoire qui part dans tous les sens. Frédéric Laurent fait découvrir de façon saugrenue et totalement savoureuse l'interdépendance entre habitants de la même planète. L'histoire qui peut être lue de façon linéaire (une fois dans un sens, une fois dans l'autre) devient tout simplement envoûtante au moment où on la redécouvre en tenant compte des deux mondes en parallèle. Cet album en accordéon, à l'univers visuel riche et éloquent, fourmillant de détails, ouvre la porte à la discussion, stimule la réflexion... et fait voir l'Homme et la Vie d'un autre oeil. Un tour de force littéraire et visuel sublime qui ne laissera personne indifférent. À lire!


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ★ 

jeudi 24 mai 2012

En toutes lettres

Par Marie Colot, Alice jeunesse

«Voilà Agathe et Arthur contraints, dans le cadre d'un exercice scolaire, de s'écrire. Pas des courriels, non, de belles lettres, comme dans l'ancien temps, qui détaillent les centres d'intérêt de chacun... Ringard, quoi! Si Agathe fait, au départ, quelques efforts pour se plier aux consignes, Arthur, lui, déploie toute la mauvaise volonté possible, et reste très distant. Leurs échanges épistolaires deviennent rapidement une succession de moqueries et de sarcasmes, chacun voulant épater l'autre et prendre l'ascendant. Mais lorsque, un jour, Arthur met au défi Agathe d'élucider le mystère d'une photo qu'il a trouvée, sur laquelle figure une femme qui pourrait être sa mère, leur relation va progressivement changer de nature...»

Sympathique opuscule épistolaire, sur fond d'enquête à la Columbo. Marie Colot propose un échange cocasse et enlevant entre deux solitudes, une collaboration inattendue entre deux êtres que tout semble séparer. Habile petit pied-de-nez à la technologie moderne... et surtout, hisoire touchante de la naissance d'une amitié, même brève, même sans lendemain... Un beau bouquet d'humanité.


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆

mercredi 23 mai 2012

La forêt des idées

Par Anne-Gaëlle Balpe, illustré par Jess Pauwels, Bilboquet, Les Messagers

«Amadeo cueille ses idées dans la forêt des idées. Parfois, il arrive trop tard et se fait voler l'idée qu'il voulait cueillir en premier. D'autres fois, ses idées poussent tordues ou au contraire donnent naissance à des histoires surprenantes.»

Excellente allégorie de la création. Anne-Gaëlle Balpe propose une vision tout à fait sublime de la construction d'une histoire par un créateur. On s'attache, on s'émeut, on est fébrile, on a hâte de voir pousser les idées «cueillies» par l'auteur... Bref, un délice de mots qui plonge le lecteur dans un imaginaire pas si loin de cette réalité insaisissable qu'est la création. Un incontournable pour ceux dont la machine à idées n'est presque jamais en panne!...


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆

mardi 22 mai 2012

L'histoire en vert de mon Grand-père

Par Lane Smith, Gallimard Jeunesse

«Le jardin extravagant dans lequel se promène un jeune garçon réveille la mémoire de son arrière-grand-père qui fut soldat, mari, jardinier et surtout artiste.»

Superbe voyage dans l'imaginaire et la mémoire, témoins de l'amour entre un garçon et son arrière-grand-père. Lane Smith réussit à tricoter un dialogue juste et fascinant entre la narration des souvenirs de l'aïeul et ses illustrations tendres et farfelues. Il fait voguer le regard du lecteur dans l'image, à la recherche du petit détail qui éclaire, du délicieux clin d'oeil qui attendri, de l'inattendu qui bouleverse. Un bijou d'album à relire encore et encore...


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ★ 


Pour le lire en version originale



jeudi 17 mai 2012

Le fantôme d'Anya

Par Vera Brosgol, La Courte Échelle, Hors Collection, Hors Série

«Jamais Anya n’aurait pu imaginer trouver une nouvelle amie au fond d’un vieux puits. Encore moins une amie décédée depuis un siècle! Tomber dans un puits, c'est un vrai malheur. Mais Anya n’en est pas à un malheur près! Sa vie est un désastre sur toute la ligne! Anya a honte de sa famille, elle est obsédée par son apparence et elle se sent mal à l’école. Alors une nouvelle amie, même morte, est peut-être ce qu’il lui faut. Seulement, la "nouvelle meilleure" amie d’Anya ne blague pas lorsqu'elle dit : "pour toujours"…»

Excellent plongeon à mi-chemin entre réalité et fiction dans le monde parfois rude de l'adolescence. Vera Brosgol propose un scénario joyeusement délirant aux péripéties savoureuses, impliquant l'inimitable Anya à l'humour grinçant si délicieux. Un roman graphique à dévorer sans attendre...


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆


Pour le lire en version originale

dimanche 13 mai 2012

Virginia Wolf

Par Kyo Maclear, illustré par Isabelle Arsenault, La Pastèque, Pamplemousse

«Virginia, la soeur de Vanessa, est d'humeur féroce - elle grogne, elle hurle à la lune et elle fait des choses très étranges. Elle est prise d'un cafard si intense que toute la maison semble sens dessus dessous. Vanessa fait tout ce qu'elle peut pour lui remonter le moral, mais rien n'y fait. Jusqu'à ce que Virginia parle à Vanessa d'un lieu imaginaire, un endroit merveilleux nommé Bloomsberry...»

Petit bijou-hommage à l'inénarrable Virginia Woolf qui a dû faire face plus d'une fois à son loup intérieur. Kyo Maclear tricote tout en nuances et en sensibilité une histoire en clair-obscur, où l'amour triomphe (pour cette fois, du moins) face à la détresse de l'âme. Habile, la plume de l'auteure suggère et insinue le malaise, plutôt que d'imposer la douleur de Virginia aux yeux du lecteur. Et grâce à l'univers visuel tendre et délicat d'Isabelle Arsenault, l'histoire s'épanouit, et virevolte, ouvrant la porte sur tous les possibles de l'imaginaire. Un album fin et remuant à découvrir absolument.


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ★


Pour le lire en version originale

vendredi 11 mai 2012

La chanson de Richard Strauss

Par Marcus Malte, illustré par Alexandra Huard, Sarbacane

«C'est d’abord une histoire d’amitié. Entre deux petits garçons, qui ont les mêmes blouses, les mêmes jeux, les mêmes bleus. L’un joue parfois du violon, l’autre joue souvent avec son chien. Et puis à la radio, une voix se met à cracher la haine, de plus en plus fort, une histoire de race, cette fois. Bientôt, les bruits de bottes remplacent les jeux. Et un matin, à l’aube, Richard est emmené.»

Un autre album au sujet de la guerre, me suis-je dit. Une autre descente aux enfers, au coeur du génocide des juifs. Il y en a eu tant de ces plongeons dans l'Histoire, supposément adaptés à un jeune public et qui rataient leur cible. Peut-être parce que le sujet n'en serait jamais un pour les coeurs purs. Ou parce que les créateurs ne savaient pas comment s'approprier une telle aberration... Eh bien, cette fois, Marcus Malte relève le défi avec finesse et sensibilité. Sa plume agile fredonne au lecteur une histoire en musique, voguant sur de courtes phrases, presque en prose poétique, et tricotant avec intelligence une trame de non-dits éloquente et bouleversante. Et c'est bien la Guerre. Dans toute son intransigeance. Mais la Guerre à hauteur d'enfants. La Guerre réduite à l'essentiel. À un ami, qu'on ne reverra plus. Évoluant au rythme des mots de Marcus Malte, l'univers visuel aux couleurs franches, et au mille et un détails d'Alexandra Huard ouvre la porte sur un monde déchiré certes, mais où la vie et l'enfance s'épanouissent malgré tout. Un album doux, et sombre, et beau.


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ★ 

jeudi 10 mai 2012

Je suis un phénomène

Par Elisabeth Atkinson, Alice Jeunesse, Tertio

«Il y a cinq choses dont Faye Noman est certaine :
1) Sa mère n’a pas pris la peine de prononcer son nom à voix haute avant de l’inscrire au registre des naissances.
2) Ce problème serait moins important si elle ne mesurait pas déjà presque 1,80 m à seulement 12 ans.
3) Moins important, aussi, si sa mère ne s’obstinait pas à s’habiller comme une hippie et pouvait lui donner une réponse claire sur l’identité de son père.
4) Moins important, encore, si parler à quelqu’un de son âge ne lui semblait pas une tâche insurmontable.
5) Il existe certainement un endroit sur terre, quelque part, où elle se sent chez elle... non?»

Sympathique quête identitaire d'une jeune fille décidément singulière. Elisabeth Atkinson propose au lecteur un plongeon au coeur de l'adolescence: les doutes, la solitude, l'incompréhension, le sentiment d'impuissance et l'errance émotive, mais aussi, heureusement, l'amitié et l'amour qui déplacent des montagnes. Et on se laisse emporter dans le quotidien chaotique et hors-norme (même parfois, un peu trop invraisemblable) de Faye, dans son parcours saugrenu vers l'acceptation d'elle-même. La trame narrative est certes un poil tirée par les cheveux à certains moments (on devait s'y attendre avec tous ces personnages archétypaux), mais somme toute, on finit par y croire tout de même. Par contre, le fait que le nom de famille de l'héroïne soit central dans l'intrigue et que ce nom ait été maladroitement traduit (en langue originale, il s'agit des mésaventures de Emma Freke, versus Faye Noman en version française) bousille sincèrement le plaisir du lecteur: en effet, tout au long du roman, des explications sont nécessaires pour comprendre les jeux de mots, les confusions, et les moments d'angoisses créés par le nom Faye Noman, et même une fois clarifiés, ces équivalents français demeurent boîteux et lourds. C'est regrettable puisque cette gymnastique de traduction empêche vraiment de savourer les péripéties pourtant joyeusement rocambolesques de cette adolescente typique. À lire en version originale, donc...


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆


Pour le lire en version originale

dimanche 6 mai 2012

Une ombre qui glisse

Par Marco Carrara, illustré par Chiara Carrer, Atelier du poisson soluble

«Sara ne ressemble à personne. Mais existe-t-il deux pierres, deux chiens, deux feuilles, deux personnes identiques? Pourquoi en dire davantage? Sara glisse comme une ombre dans un univers fleuri. Tour à tour immobile, silencieuse, imprévisible, invisible, bruyante, fragile...»

Une bouleversante ode à la différence. Marco Berrettoni Carrara nous ouvre la porte sur un monde déroutant de silence et d'émotions plus grandes que soi. Sa plume virevolte, intense, vibrante, émouvante, aimante, au rythme singulier de l'unique Sara. De concert avec la narration, le superbe univers visuel de Chiara Carrer multiplie les textures, superpose les réalités, fait s'exprimer les sensibilités avec une touchante éloquence. Un album délicieusement remuant, à lire sans attendre.


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ★ 



Le chêne de la truie qui file

Par Philippe Barbeau, illustré par Amandine Ciosi, Atelier du poisson soluble

«L'histoire d'un idiot qui ne l'est pas tant que ça.»

Conte farfelu et déjanté, à l'univers délicieusement déroutant. Philippe Barbeau entraîne le lecteur dans un monde singulier où les idiots sont sages et où les truies filent leur soie en jouant à la fée marraine. Sa plume, douce, fine, agile, fait vibrer l'imaginaire et ronronner l'esprit. Petit avertissement peut-être en ce qui concerne les illustrations remuantes d'Amandine Ciosi: elles ne sont pas pour toutes les sensibilités, et risquent d'impressionner un brin trop un jeune public par leur approche crue, directe, légèrement sombre et inquiétante. Cela dit, cet album est un opus exquis, dont le ton n'est pas sans rappeler la voix hors norme de Fred Pellerin. À lire tout haut, tout bas, sous les couvertures ou en famille, bref, à savourer encore et encore.


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆

samedi 5 mai 2012

The Traitor in the Tunnel

Par Y. S. Lee, Candlewick Press, The Agency 3

«Queen Victoria has a little problem: there's a petty thief at work in Buckingham Palace. Charged with discretion, the Agency puts quickwitted Mary Quinn on the case, where she must pose as a domestic while fending off the attentions of a feckless Prince of Wales. But when the prince witnesses the murder of one of his friends in an opium den, the potential for scandal looms large. And Mary faces an even more unsettling possibility: the accused killer, a Chinese sailor imprisoned in the Tower of London, shares a name with her long-lost father. Meanwhile, engineer James Easton, Mary's onetime paramour, is at work shoring up the sewers beneath the palace, where an unexpected tunnel seems to be very much in use. Can Mary and James trust each other (and put their simmering feelings aside) long enough to solve the mystery and protect the Royal Family? Hoist on your waders for Mary's most personal case yet, where the stakes couldn't be higher - and she has everything to lose.»

Conclusion enlevante de cette délicieuse trilogie policière à saveur victorienne! Y. S. Lee rivalise d'ingéniosité, encore une fois, en tricotant une intrigue riche en rebondissements qui fait voir au lecteur l'Histoire et ses Grands sous un autre angle: un regard humain qui ouvre la porte à l'étonnant, qui met en lumière les failles et les élans du coeur. Jamais vous n'aurez vu la famille royale d'aussi près... et apprécié autant les ressources insoupçonnées de la Reine Victoria! Un opus vibrant pendant lequel Mary Quinn explorera l'Amour dans toute son intensité, tantôt vertigineux, tantôt déchirant, mais aussi stimulant et enveloppant... À lire absolument.


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ★


Pour le lire en version française


jeudi 3 mai 2012

Un nouveau Lacombe!!!

Eh oui, vous avez bien lu! Un Benjamin Lacombe tout neuf paraîtra chez Albin Michel, la semaine prochaine (le 7 mai pour l'Amérique du Nord, mais déjà disponible en France). Il s'agit de Ondine...

Trop hâte de la découvrir!!!


...correction faite, nous devrons patienter jusqu'à l'automne 2012 avant de découvrir Ondine en Amérique du Nord!!!... moi qui trépignais déjà comme une gamine...