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mardi 27 septembre 2011

Vrai de vrai, Papi?

Par Émilie Rivard, illustré par Anne-Claire Delisle, Bayard, Raton laveur

«Quand il était petit, Louis aimait écouter les histoires farfelues de son grand-papa et son inimitable devise : "Vrai de vrai". Malheureusement, son papi finit par tomber malade et ne reconnaît plus son petit-fils. Pour renouer le contact avec lui, Louis puisera dans son imagination et fera revivre une galerie de personnages.»

Un bijou d'album abordant habilement un sujet pourtant tristounet et déstabilisant: la maladie d'Alzheimer. La plume d'Émilie Rivard sait virevolter et faire filer l'imaginaire du lecteur à vive allure, se posant ici et là au coeur de la réalité parfois déroutante de ce petit Louis au grand-père éparpillé. On sent bien une fine brise éducative poindre à la fin de l'histoire, mais rien de trop lourd heureusement. Pour couronner le tout, l'univers visuel coquin et attachant d'Anne-Claire Delisle, avec ses illustrations riches et généreuses, renchérit joyeusement en parallèle de l'histoire. Un album qui fait sourire, même quand l'espoir s'effrite...


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ★ 

Sans feu ni lieu

Par Fred Vargas, J'ai Lu

«- C'est un crétin ou quoi, ce type? Louis Kehlweiler s'énerve. Cette histoire ne tient pas debout! Il ne fait de doute pour personne que Clément Vauquer est bel et bien coupable des deux meurtres dont on l'accuse. En outre, la police possède son signalement, il ne restera pas longtemps en cavale. Oui, mais Clément, l'accordéoniste demeuré, est un protégé de la vieille Marthe... Cela suffit pour que Kehlweiler demande à Marc, Lucien et Mathias de cacher le fugitif quelques jours. Personne n'ira le chercher dans la baraque pourrie qu'ils habitent, au fin fond du 18e arrondissement. Le temps d'aller à Nevers, là où tout a commencé...»

J'ai retrouvé avec bonheur les Évangélistes et le parrain, leur "baraque pourrie", leur différents, leur café inimitable, leur gratin mémorable et surtout leur compassion pour l'âme humaine. La plume de Fred Vargas est toujours aussi fine, agile et noire. Semant la poésie à coup de miettes d'humanité, elle accueille le lecteur à bras ouverts et le plonge sans arrière-pensée au coeur de la tourmente, chevauchant impunément la mince ligne entre le Bien et le Mal, entre l'honorable et l'impardonnable. Mélange savoureux d'amour et de folie, j'ai adoré cette intrigue, me sentant à la fois troublée par tant de malice et de mal-être, et réconfortée par la joyeuse bande d'hurluberlus de la "baraque pourrie". Un polar dans lequel on s'enroule en ronronnant et que l'on quitte avec regret... 


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ★