«"Les enfants moroses" croient en la beauté de ce qui est oublié : le calendrier de l'avent, acheté en solde après les fêtes ; un coquillage rose et blanc, trouvé dans la rue, en plein centre-ville ; une lettre de rupture, récupérée dans un bac à recyclage, et griffonnée au verso d'une recette de pain aux bananes. Grâce à ces artefacts, le bonheur se coagule dans la monotonie du quotidien. Une femme produit trop de lait maternel et le tire, souhaitant s'en servir afin de faire la cuisine pour ses collègues ; un homme parle de la pyramide de Maslow : où trouver le bonheur alors que sa vie n'est pas menacée? Les narrateurs abandonnés à leur solitude transforment le quotidien en petites épiphanies. Les enfants moroses est un livre qui dévoile comment les contes de fée entendus dans l'enfance nous marquent parfois d'une manière secrète, posant à notre insu les balises d'une certaine conception du monde. Un livre qui, avec une grande subtilité, mêle passé et futur, souvenirs et prophéties. A la lecture des miniatures qui composent Les enfants moroses on s'éclaire de l'intérieur.»
Récit déconstruit en miniatures de quelques pages; un rythme plutôt déconcertant pour le lecteur, avec sa structure en toile d'araignée et ses étourdissants retours dans le temps. La plume de Fannie Loiselle est terriblement sombre, sue le mal de vivre et l'inertie. Ses personnages sont pris au piège et ne savent que tourner en rond ou s'échouer, terrassés par la lassitude et l'impuissance. J'ai enduré ce livre patiemment, en lectrice déterminée que je suis parfois, plongée jusqu'au tréfond de l'âme dans le malaise un brin chaotique des mots de Loiselle... et puis, une fois la dernière page tournée, je l'ai refermé avec un long soupir de soulagement! Quelle déception qu'a été pour moi ce petit opuscule pourtant si prometteur! De tristes miettes de fiction oscillant entre deux genres littéraires, ni nouvelle, ni récit, au grand déplaisir du lecteur... Seule l'illustration de la couverture demeure touchante...
Lili lui donne: ★ ★ ☆ ☆ ☆