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mardi 29 novembre 2011

Un goûter en forêt

Par Akiko Miyakoshi, Syros

«Quand Kikko se réveille ce matin-là, tout est blanc dehors. Son papa va chez sa grand-mère pour l'aider à déblayer la neige. Mais il oublie d'emporter le gâteau préparé pour elle. La petite Kikko décide de l'apporter elle-même. Elle suit les traces de son papa dans la neige, se hâtant derrière la grande silhouette au manteau noir qui s'enfonce dans le bois.»

Aventure touchante au coeur d'une forêt farfelue, clin d'oeil habile à l'univers du Petit Chaperon rouge. Akiko Miyakoshi plonge le lecteur dans un monde où l'imaginaire et la réalité s'enlacent tendrement, ouvrant la porte à tous les possibles. Les illustrations, aux textures éloquentes, remplies d'hiver et de cette fantaisie que cultive l'enfance (et dont l'utilisation du fusain sur papier bristol est un mémorable délice!) sont tout simplement envoûtantes. Une douce ballade enneigée à découvrir donc, lorsque le vent souffle en rafales derrière la vitre.


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆

15, rue des Capucins

Par Virginie Hanna, illustré par Nina de San, Mic_Mac, À pas de loup

«Il est des noms de rues qui marquent une histoire à jamais. La rue des Capucins est de celles-là. Pour Louise et Pierre, c'est ici que tout a commencé, il y a bien longtemps...»

Une petite historiette à l'anciennce, qui fleure bon la lavande. Virginie Hanna raconte habilement les premiers balbutiements d'un amour plus fort que tout; plus fort que les classes sociales, que la grogne des ouvriers, que le temps qui file. Mais quel univers visuel décevant! Ostensiblement créés par ordinateur (et maladroitement d'ailleurs, si on se fie à l'omniprésence d'un «flou pseudo-vieillot», raté et nuisible), les personnages et leur contexte sont froids et aseptisés. En effet, les illustrations de Nina de San ne dégagent absolument rien, pas une seule étincelle de vie, pas un poil de charme ni de sensibilité. C'est tellement dommage! Avec une histoire si réussie, cet album aurait pourtant pu vibrer d'émotions... si par exemple Rébecca Dautremer lui avait prêté sa sensibilité d'illustratrice chevronnée! Hélas, la magie n'opère pas. Triste.


Lili lui donne: ★ ★ ★ ☆ ☆

Sacré glouton

Par Simon Bruce Montgomery, illustré par Alexandra Colombo, Mic_Mac

«Deux petites souris rusées passent leur temps à grignoter la nourriture de Glouton. Où le chat pourrait-il bien les envoyer pour qu'elles arrêtent enfin de gâcher ses repas?»

Mésaventure rigolote d'un chat trop gourmand. Simon Bruce Montgomery propose une savoureuse histoire, traficotant avec habileté le principe de l'arroseur arrosé; une histoire qui prend réellement vie grâce à un univers visuel réjouissant, rempli de détails savoureux à déguster, gracieuseté d'Alexandra Colombo. Un petit coup de coeur pour le personnage de Glouton, ridiculement rondouillard, et à la bouille si irrésistible. Un album sympathique, pour les fins gourmets qui n'ont pas peur des souris!


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆


Pour le lire en version originale

samedi 26 novembre 2011

Monsieur

Par Marie-Ange Guillaume, illustré par Henri Galeron, Les Grandes Personnes

«J’habite chez mon chat. Monsieur me sous-loue un oreiller mais tout le reste lui appartient : les plantes vertes, la poubelle, les piles de pulls dans l’armoire, les radiateurs, le canapé, les parties dodues des copains assis sur le canapé, le frigo, la gamelle du chien, l’ordinateur – et la souris, bien sûr. En échange de quelques menus services (transport de litière, ouverture de boîtes, manucure, pédicure), Monsieur accepte de me tenir chaud l’hiver et aussi l’été…»

Ode malicieuse à ce coquin, cet indomptable: le chat domestique. La plume habile et délicieusement cynique de Marie-Ange Guillaume croque avec justesse le quotidien mouvementé des propriétaires de chats. Comment les chats finassent, comment ils manipulent, comment ils règnent sur l'univers de leur «maître». Les illustrations majestueuses et éloquentes d'Henri Galeron, joyeusement démesurées, pointent bien la place minime qu'occupent les humains et les autres animaux de compagnie dans le royaume de ce félin. Un album totalement hilarant que devraient avoir en main tous ceux qui s'apprêtent à accueillier un «gentil petit minet» à la maison!...


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ★    

lundi 21 novembre 2011

Coucou bébé!

Par Jacques Pasquet, illustré par Manon Gauthier, Isatis

«Bébé est tellement bien dans le ventre de sa maman qu’il n’a pas du tout envie d’en sortir. Toutefois, papa et maman ne voient pas les choses du même oeil. Armé de belles paroles et de promesses, papa tentera, par tous les moyens, d’inciter bébé à faire enfin son apparition. Parions qu’il faudra une proposition plus qu’alléchante pour donner envie à bébé de montrer le bout de son nez.»

Petite fable du début de la vie qu'il fait bon raconter. Jacques Pasquet nous murmure cette drôle d'épopée à l'oreille, d'une plume toute douce. Certes, la fin est un brin simpliste et prévisible, mais l'aventure est si charmante jusque-là qu'on lui pardonne bien vite cette légère maladresse. Quant à l'univers visuel de Manon Gauthier, il est émouvant, coquin, superbe quoi! J'ai un petit faible pour la délicieuse illustration représentant la maman toute ronde, avec bébé au centre du bedon, en train de faire son yoga sur son petit tapis; une composition parfaite et ce contraste chatoyant du rouge de la robe avec la palette délicieusement délavée de Manon Gauthier. Un délice pour les yeux que les tout-petits réclameront encore et encore.


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆

La petite mauvaise humeur

Par Isabelle Carrier, Bilboquet, Les trésors

«Pit et Pat s'entendaient à merveille. Rien ne pouvait les séparer! Un jour, pourtant, tout changea...»

Historiette toute simple, et vraiment attachante. Isabelle Carrier met en mots et en images l'essentiel de la discorde, dans tout ce qu'elle a parfois d'anodin et pourtant d'insurmontable. Son univers visuel naïf, incroyablement rigolo et définitivement éloquent pointe au lecteur que la solution est parfois plus évidente qu'on ne le croit... Un petit bijou pour démêler les grosses chicanes.


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆

Le jardin secret de Monsieur Tic-Toc

Par Michaël Escoffier, illustré par Nicolas Gouny, Frimousse

«Monsieur Tic-Toc a une pendule bien réglée à la place du coeur. Il reste enfermé dans son univers et critique tout ce qui ne semble pas lui convenir. Mais un jour, de drôles de personnages s'imposent à lui avec leurs bruits.»

Savoureuse histoire qui met joyeusement les repères sans dessus-dessous! La plume de Michaël Escoffier est farfelue à souhait, jonglant finement avec les certitudes du lecteur et le poussant avec adresse vers une réjouissante conclusion qui, bien qu'elle semble poursuivre un but éducatif, le fait discrètement et fort habilement. Quant aux illustrations de Nicolas Gouny, elles sont tout simplement savoureuses! On voit même ses mémorables ours au long nez de Jérôme, Amédée et les girafes se pointer, sans crier gare, dans la vie trop bien réglée de Monsieur Tic-Toc! Cet album est une cocasse création à quatre mains d'un duo auteur/illustrateur qui semblent définitivement parler le même langage! Délectable.


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ★    

Uik, le cochon électrique

Par Karin Serres, illustré par Till Charlier, Rouergue

«Un jour d'orage, Uïk reçoit la foudre et devient un cochon électrique. Ses maîtres l'utilisent alors à toutes sortes de travaux mais sans jamais le remercier, jusqu'à ce que Uïk décide de s'en aller.»

Sympathique petite aventure électrique pour les cochonnets en mal de sensations... La plume de Karin Serres, simple, efficace, narre le tout en deux coups de cuillères à pot. Ce à quoi renchérit Till Charlier en étoffant de ses illustrations totalement divertissantes les déroutantes péripéties d'Uïk. Un périple délicieusement improbable qui fait voir les coups de foudre d'un autre oeil...


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆

Le bus de Rosa

Par Fabrizio Silei, illustré par Maurizio A. C. Quarello, Sarbacane

«Detroit, le musée des Transports. Assis dans un vieux bus, un vieil homme noir raconte à son petit-fils la ségrégation raciale dans l’Amérique de sa jeunesse : à l’école, dans les bars, dans le bus. Il lui raconte aussi comment, le 1er décembre 1955, une femme, Rosa Parks, refusa de céder sa place dans le bus à un Blanc, lançant le mouvement pour les droits civiques des Noirs aux États-Unis. Une histoire que le grand-père connaît bien : il se trouvait lui aussi dans le bus, ce jour-là. Assis à côté de Rosa. Mais il n’a pas eu son courage…»

Un pan d'histoire à découvrir... La plume de Fabrizio Silei laisse toute la place à l'Histoire avec un grand H en narrant simplement, de façon clairement didactique mais sans lourdeur, ce catalyseur si important de l'histoire contemporaine des Noirs d'Amérique du Nord. Niché au coeur de l'univers visuel riche, aux textures expressives, de Maurizio A. C. Quarello, l'acte déterminé de Rosa Parks prend alors toute sa valeur. Un album qui ouvre les horizons...


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆

La mélodie de Mélodie

Par Hubert Ben Kemoun, illustré par Bruno Heitz, Seuil jeunesse

«Samedi dernier, un peu après minuit, on a vu passer dans la maison de Mélodie, une ombre. Enfin, c'est ce que certains ont dit. Une ombre qui se déplaçait sans bruit. Et vers minuit et demi, un cri a retenti. Celui de Mélodie. Un cri terrible qui a déchiré la nuit...»

Oh! Quelle déception que ce nouvel opus de la plume habituellement si agile et fine d'Hubert Ben Kemoun! Si ses histoires sont souvent remplies d'une poésie désarmante, cette fois, il martèle les rimes comme un marteau-piqueur, à la manière d'un laborieux exercice de style scolaire. La prémisse était pourtant si prometteuse!... Dommage, très dommage. Toutefois, l'album vaut quand même une petite visite, ne serait-ce que pour découvrir l'univers visuel singulier de Bruno Heitz. En effet, il plonge le lecteur dans un monde tout en ombres et en mystères, narrant l'intrigue avec une éloquence et une fantaisie qui malheureusement font défaut à Ben Kemoun cette fois-ci (on est à malheureusement à des lieux du Ventre de la Chose).


Lili lui donne: ★ ★ ★ ☆ ☆

dimanche 20 novembre 2011

L'Herbier des fées

Par Sébastien Perez, illustré par Benjamin Lacombe, Albin Michel Jeunesse

«L’Herbier des Fées est le carnet intime d’un éminent botaniste russe. Détaché du cabinet des sciences occultes de Raspoutine, en quête d’un élixir d’immortalité, ses recherches le mènent en forêt de Brocéliande, célèbre pour ses plantes médicinales et ses légendes. Ce qu’il découvre dans ces bois va bouleverser sa vie à jamais…»

Tant, tant attendu, cet herbier singulier... et heureusement, le plaisir est indiscutablement au rendez-vous! À mi-chemin entre carnet de curiosités de la fin du IXe siècle, herbier de plantes médicinales, mystérieux fait divers historique et monde féérique, cet étrange opus est un délectable tour de force littéraire et visuel. Sébastien Pérez et Benjamin Lacombe, souvent complices dans la création à quatre mains, ont su tricoter une fine dentelle de fiction, délicat miroir d'un réel possible du début du siècle, tout en ouvrant toute grande la porte de l'inusité et de l'inexplicable. J'ai savouré chaque page, observant avec ravissement ces créatures particulières de la mythique forêt de Brocéliande prendre vie, croquées avec tendresse par Benjamin Lacombe, mais j'ai aussi plongé avec bonheur dans le destin tragique (ou salutaire, ça dépend du point de vue!) de ce botaniste russe en mission pour Raspoutine. On s'attache presque instantanément à tous les personnages, sauf peut-être aux grands décideurs russes qui, pour assouvir leurs besoins personnels d'immortalité (!), ont envoyé un botaniste en mission impossible... D'un autre côté, sans ces vils personnages, les fées de Brocéliande n'auraient jamais croisé le chemin d'Aleksandr Bogdanovitch, et cet herbier n'aurait jamais pu voir le jour! Un album bouleversant à déguster lentement... et à découvrir dans une version numérique interactive qui ne peut qu'ajouter à l'enchantement!


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ★    

samedi 19 novembre 2011

Le jardin secret de Lydia

Par Sarah Stewart, illustré par David Small, Syros

«Les parents de Lydia ont des difficultés et l'envoient comme apprentie à la boulangerie de son oncle Jim, à la ville. 
"5 mars 1936
Chers Maman, Papa et Grand-mère, J'ai découvert un endroit secret. Vous n'imaginez pas combien c'est formidable! Personne d'autre que moi ne sait qu'il existe, à part Otis. J'ai de grands projets. Merci pour toutes vos lettres. Je vais essayer d'écrire davantage, de mon côté. Mais je suis très occupée à planter toutes vos graines dans des tasses à thé ébréchées et dans des moules à gâteaux déformés! Et puis, Grand-mère, tu devrais sentir la bonne terre que je rapporte du terrain vague, en bas de la rue. Je vous embrasse tous."»

Une belle découverte, au détour d'une étagère, proposée par une collègue libraire... C'est un album d'une douceur et d'une tendresse infinies, malgré l'oncle Jim et son air grognon; en fait, je crois que ce qui émeut le plus, c'est bien ce silence bourru de l'oncle Jim, cette sensibilité bien cachée derrière un air impénétrable. La plume délicate de Sarah Stewart souffle ce monologue épistolaire avec une fraîche candeur qui illumine le contexte pourtant sombre de l'histoire; histoire qui s'épanouit à travers les illustrations fines, aux teintes délicieusement vieillottes de David Small. Une correspondance douce et fleurie à découvrir absolument!


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ★    


Pour le lire en version originale

jeudi 17 novembre 2011

Quand soudain il se passa quelque chose de plus terrible encore!

Par Bertrand Santini, La Bulle

«Un petit lapin gambade tranquillement quand, soudain, il se passe quelque chose de terrible : il se fait attraper par un aigle! À partir de là, les situations de plus en plus catastrophiques – et de plus en plus rocambolesques – s’enchaînent...»

Une histoire farfelue toute en silhouettes; un pari audacieux (et tout à fait réussi!) de Bertrand Santini. La trame est simple, efficace et délicieusement cocasse malgré son allure apocalyptique. Bertrand Santini entraîne le lecteur dans une suite inéluctable de coups du sort, flirtant avec l'«effet papillon», tout en avançant avec une candeur désarmante qu'à quelque chose malheur est bon! Un habile album, un brin philosophique et totalement désopilant.


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ★

mardi 15 novembre 2011

Le père Noël démissionne

Par Jacques Pasquet, illustré par Anne Villeneuve, Hurtubise

«Père Noël n'est pas content. Après sa grande distribution de cadeaux, savez-vous ce qu'il a reçu, chez lui, au Pôle Nord? Des plaintes! Beaucoup de plaintes! Des enfants n'ont pas eu les cadeaux qu'ils voulaient, d'autres n'en ont pas reçu suffisamment, il y a même des parents mécontents! Comble du malheur, un avocat le convoque même en justice! Trop, c'est trop. Père Noël en a assez. Qu'a-t-il à faire de toute cette ingratitude? Il démissionne!»

Intéressant regard sur le métier le plus envié des enfants: celui de Père Noël. La plume touchante de Jacques Pasquet insuffle une bouffée d'humanité au bon vieux et mythique barbu du temps des Fêtes en nous faisant comprendre avec éloquence et finesse sa détresse, sa colère et son impuissance face à l'ère du 2.0. L'auteur fait ainsi un habile clin d'oeil au fossé technologique qui se creuse entre les générations actuellement, rendant souvent la communication difficile voir impossible, puis fait un admirable pied-de-nez à notre sacro-sainte société de surconsommation. Un sympathique et émouvant opuscule qui ramène à l'essentiel, sans faire la morale, en rigolant un brin.


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆

lundi 14 novembre 2011

Les folles et fabuleuses inventions de Wanda Kanapoutz

Par Anne-Claire Lévêque, illustré par Olivier Daumas, Bilboquet, Cracontes

«Lauréate du Championnat international des Idées Folles mais Géniales, Wanda Kanapoutz est une jeune et talentueuse inventeuse. Elle crée dans son atelier des machines extra-ordinaires pour simplifier la vie de tous les enfants. Retrouve ici ses 10 invetions qui ont reçu la médaille d'or dans leur catégorie, + des trucs, des astuces et des recettes pour que la vie soit plus belle et surtout encore plus drôle!»

Inventaire farfelu et déjanté pour ceux et celles qui trouvent le quotidien trop compliqué. Anne-Claire Levêque y propose des trésors d'ingéniosité, n'hésitant pas à plonger le lecteur dans l'imaginaire délirant de sa charmante inventeuse hors du commun. Bien sûr, toutes les inventions ne sont pas aussi délicieuses (et quelques-une comportent des référents européens plutôt difficiles à saisir pour les jeunes lecteurs nord-américains), cela dit, j'ai eu un coup de coeur pour la Machine à Chatouillons et le Lav'toufou! En fait, le principal intérêt de cette étrange collection de curiosités est l'univers visuel débridé d'Olivier Daumas; comme à son habitude, il rivalise d'imagination, proposant des personnages colorés, aux expressions cocasses, qui évoluent dans un quotidien aux mille textures. Une encyclopédie de l'impossible fort réjouissante à feuilleter, donc!


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆

Thomas, prince professionnel


Par Valérie Fontaine, illustré par Fil (sans Julie), Fonfon

«Le travail du prince Thomas consiste à sauver des princesses en péril. Spécialisé dans ce domaine depuis des années, il a des méthodes de travail bien à lui. Suivez Thomas dans toutes ses péripéties et apprenez pourquoi les princesses ne tombent jamais amoureuses de lui. Laissez-vous charmer par ce drôle de personnage et assistez à des sauvetages de princesses comme vous n’en avez jamais vu!»

Thomas, sauveteur de princesses par excellence, pas froussard pour deux sous, ne redoute qu'une chose: tomber amoureux. C'est pourquoi il prend maintes précautions saugrenues et efficaces contre le coup de foudre. Or, s'il se croit professionnel jusqu'au bout de l'épée, le rire rempli de clochettes d'une princesse pas comme les autres pourrait bien venir chambouler le tout... La plume cocasse de Valérie Fontaine croque joyeusement les péripéties de cette épopée singulière; épopée qui s'épanouit pleinement grâce principalement à l'univers visuel échevelé et délectable de Fil (sans Julie). En effet, sa palette plutôt brouillonne, moins léchée que lorsqu'il fait partie de Fil et Julie, jongle habilement avec les double-sens, racontant avec éloquence et humour une histoire tout à fait mémorable en parallèle. La fraîcheur de son trait et son incroyable talent pour la scénarisation rocambolesque me font totalement craquer pour ce tout nouveau Fil (sans Julie); une première expérience d'illustrateur en solo qui gagne à être connue et qui, je l'espère, se répétera souvent, souvent! Un album à dévorer des yeux, le sourire au coeur...


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ★ 

Maman! Des monstres!

Par Liliana Cinetto, illustré par Poly Bernatene, Chocolat

«Avant, la nuit, j'avais peur. Très peur. Une peur terrible. Mais ça, c'était avant.»

Sympathique histoire de peurs à rebrousse-poils! La plume de Liliana Cinetto, légère, raconte avec éloquence la Peur avec un grand P; celle qui implique monstres sous le lit, fantômes, sorcières et ogres, bien camouflés par la noirceur. Or, si l'histoire semble annoncer la fin des illusions, en affirmant, par le biais de la Maman, que ces créatures épeurantes n'existent que dans les contes, l'auteure choisit de faire triompher l'enfance finalement, puisque le sympathique petit froussard frisé emprunte une toute autre avenue pour se rassurer: il comprend désormais que, puisqu'il les voit, ses créatures de l'ombre existent bel et bien, mais il sait aussi qu'ayant une peur bleue de sa mère qui les malmène à grands coups de ménage et de négation de leur existence, elles déserteront sa chambre à coup sûr, ce qui veut dire qu'il pourra dormir en paix! Comme quoi, le meilleur remède contre une dérive de l'imagination enfantine, ce n'est pas toujours le gros bon sens des adultes, mais bien de laisser parfois la logique farfelue de l'imaginaire faire son travail! Un album aux illustrations riches et à la plume judicieuse.


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ★  

Que font les sorcières quand elles ne font pas peur aux enfants?

Par Céline Lamour-Crochet, illustré par Olivier Daumas, Bilboquet, Cracontes, Que font... 3

«Que font les Sorcières quand elles ne font pas peur aux enfants? Pour devenir de véritables sorcières, les jeunes filles doivent travailler dur... Et dire adieu aux princes charmants et aux soldes d'été!»

Dans ce troisième tome de la série des Que font, on retrouve avec plaisir l'univers visuel farfelu et rigolo d'Olivier Daumas. Je me suis plongée avec délice au coeur de ses illustrations touffues, remplies des détails cocasses que j'aime tant. Cette fois, par contre, l'histoire m'a un peu moins charmée. La plume de Céline Lamour-Crochet, habituellement fine et drôle, tombe dans l'humour noir et les péripéties insipides ou un brin cruelles (comme l'explication des bosses dans le dos). Je sais bien qu'il s'agit de sorcières, et que ce ne sont pas des anges, mais je trouve que le concept était exploité de façon plus juste et savoureuse dans Que font les Loups quand ils ne font pas peur aux enfants. Un album qui vaut le détour tout de même, pour se délecter de l'oeuvre d'Olivier Daumas.



Lili lui donne: ★ ★ ★ ☆ ☆

samedi 12 novembre 2011

Dossier «Bâtir un livre»

Ne manquez pas l'excellent dossier sur la production d'un livre, de sa conception à sa vente, en passant par la distribution et la diffusion! Le Libraire propose ici un tour d'horizon exhaustif et sympathique qui permettra au lecteur de comprendre un peu mieux les contraintes de chacun des acteurs dans le domaine du livre!

Pour accéder à la version PDF du Libraire, cliquez ici.

jeudi 10 novembre 2011

Tralalère

Par François Soutif, Kaleidoscope

«Un ogre poursuit un petit garçon, couteau à la main, quand sur sa route il aperçoit une petite fleur. Emu, il cueille la fleur, la garde sur lui et ne veut plus dévorer le garçon, qui, lui, n'est pas d'accord... »

Une magnifique histoire sans fin et sans texte qui fera le bonheur des tout-petits! Le format de type accordéon recto-verso est on ne peut plus original et judicieux pour une joyeuse lecture interactive, et l'absence de texte ouvre le dialogue avec l'imaginaire de l'enfant. La scénarisation de François Soutif est simple et éloquente, et ses illustrations savoureuses. Bouleversant un brin les idées préconçues concernant les Gentils et les Méchants dans les contes de fées, cette singulière aventure perpétuelle deviendra rapidement un classique de l'heure du conte.


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ★  

Mon prof est une sorcière

Par Élaine Turgeon, Québec Amérique, Bilbo, Philippe 1

«Dans l'esprit de Philippe Falardeau, il n'y a pas de doute. Samantha, son enseignante, est bel et bien une sorcière. N'a-t-elle pas les cheveux noirs, une robe noire, un chapeau et des gants noirs? Mais en jeune homme averti, il n'en glissera pas un mot à personne. Pas même aux médias, qui feraient sans doute leurs choux gras de cette histoire. Il va plutôt mener son enquête pour accumuler les preuves accablantes de ce qu'il avance. Outre les attributs physiques qui ne mentent pas, il y a aussi ce fameux balai qui traîne dans la classe... Et lorsque Samantha annonce que le prochain thème de classe, c'est l'Halloween, il n'en faut pas plus pour que Philippe redouble de vigilance et épie les moindres faits et gestes de sa professeure. Non mais, ça pourrait être dangereux! Philippe ne tient pas à être ensorcelé...»

Premier tome d'une savoureuse série qui remet en question, sans brusquer les sensibilités, les personnages mythiques de l'enfance... et sans doute l'opus qui m'a le moins charmée. Il faut dire que j'ai lu la série dans le désordre, en terminant par celui-ci. Si la plume d'Élaine Turgeon est toujours aussi agile, spontanée et rafraîchissante, j'ai été moins interpellée par l'archétype de la sorcière; en effet, contrairement au père Noël et à la fée des dents (voir tomes 2 et 3), je ne suis pas certaine que tous les enfants cherchent à vérifier l'existence de sorcières dans leur entourage avec tant d'ardeur et d'appréhension. L'intrigue est donc un peu moins accrocheuse. Cela dit, le personnage de Philippe, curieux, plein d'espoir et de questions, est indiscutablement une réussite! Une série qui vaut le détour!


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆

Le père Noël travaille à mon école

Par Élaine Turgeon, Québec Amérique, Bilbo, Philippe 2

«Ne vous est-il jamais arrivé de soupçonner vos voisins de faire partie du KGB, votre facteur d'être à la solde d'un réseau de revendeurs de boîtes aux lettres espionnes ou pire encore, vos parents d'être la réincarnation d'un brocoli et d'une patate?»

Un deuxième tome réjouissant pour Philippe le sceptique. S'attaquant au personnage mythique de l'enfance par excellence, le père Noël, Élaine Turgeon concocte au lecteur une enquête enlevante et rigolote. Sa plume fine et juste voltige avec aisance. À travers le personnage de Philippe, on sent toute l'importance de cette mince ligne qui sépare la fiction de la réalité, et qui met tant de piquant dans le quotidien de l'enfant. Si Élaine Turgeon joue avec les croyances enfantines, elle évite toutefois de froisser les certitudes ou de détruire les imaginaires, puisque la «vérité» au sujet du père-Noël-concierge de l'école échappera une fois de plus à Philippe! Un petit roman parfait pour ceux qui aimeraient bien croire encore au père Noël.


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ★ 

mercredi 9 novembre 2011

Les folles aventures d'Eulalie de Potimaron - Le Serment

Par Anne-Sophie Silvestre, illustré par Amélie Dufour, Flammarion, Eulalie de Potimaron 2

«- Croyez-vous que Mademoiselle acceptera? 
- Cette question est si grave que je pense que c'est à Monseigneur de la poser lui-même. 
Aux premiers jours de l'été, Madame et Mademoiselle quittent Versailles pour Saint-Cloud. À Saint-Cloud, point d'étiquette. Légères et court-vêtues, les filles d'honneur s'en donnent à coeur joie. Escapades, fugues et rencontres sont au rendez-vous. Mais l'amour aussi marche à grands pas : le Dauphin et Marie-Louise sauront-ils saisir au vol ces moments de liberté?»

Suite délectable et enlevante pour cette série de folles aventures. Anne-Sophie Silvestre mène toujours aussi habilement l'intrigue, de sa plume fine, multipliant les péripéties et enchevêtrant les conspirations auxquelles Eulalie l'intrépide prend part sans peur, dans un mélange astucieux d'amitié, de romance, et de combats à l'épée. Les personnages sont si bien construits qu'on a presque l'impression de faire partie de leur société secrète (moi, en tout cas, j'en aurais bien envie!). En espérant que le troisième tome ne tarde pas trop!


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ★  

mardi 8 novembre 2011

Les larmes de Fanette


Par Isabelle Clara, illustré par Manon Gauthier, La Bagnole, Klaxon

«Qui ne craquerait pas devant pareille Fanette? Une petite fille, un chagrin et des larmes à n'en plus finir. Que se passe-t-il dans sa tête? Fanette pleure depuis des mois. Elle pleure, elle pleure, c'est un déluge. Va-t-on réussir à savoir pourquoi? Une histoire émouvante sur l'amour des livres.»

Un album que j'attendais avec impatience... et qui malheureusement m'a un brin décue. Avec une telle prémisse, je m'attendais à un riche texte, envoûtant et sensible. Or, la plume d'Isabelle Clara, maladroite et ne respectant pas l'intelligence du lecteur, a construit plutôt une histoire à la chute invraisemblable, dont la pertinence serait réduite à néant en quelques questions lucides posées par un enfant à qui on la raconterait (comment Fanette a-t-elle pu ne pas voir les autres étagères à la bibliothèque? et comment se fait-il que ses parents aient-ils pris sa tristesse de très longe durée - plus d'une demie année- aussi à la légère?). En fait, l'histoire racontée en parallèle par les tendres illustrations de Manon Gauthier est, et de loin, beaucoup plus intéressante et juste. L'univers visuel qu'elle crée à l'aide de ses palettes délavées si remplies d'émotions et de ses fins traits noirs est tout à fait réussi et si éloquent qu'il aurait été presque préférable de faire de cette histoire un album sans texte. Je trouve dommage que l'éditeur de La Bagnole ne se soit pas assuré qu'un tel travail d'illustration puisse prendre l'envol qu'il mérite grâce à un texte digne de ce nom. Un album à feuilleter tout de même, afin de ne pas manquer l'émouvant travail de Manon Gauthier.


Lili lui donne: ★ ★ ★ ☆ ☆

Les nouveaux dinosaures

Par Noé Carlain, illustré par Klaas Verplanke, Sarbacane

«On savait les enfants incollables sur le tyrannosaure et le diplodocus, voici tout ce qu’ils doivent savoir sur les nouveaux dinosaures, nos contemporains. J’ai nommé la bibliothécus, le vélociraptor, l’inspectausaure, le wécératops ou encore, le bébécéros. En tout vingt monstres des temps modernes, complètement fous, dont le plus effrayant n’est pas celui qu’on croit…»

Un inventaire rigolo et coloré qui fait découvrir l'envers de nos objets quotidiens. Noé Carlain et Klaas Verplanke s'associent ingénieusement pour la création de ce drôle de guide post-préhistorique; la plume est inventive, coquine et surprenante, soutenue par un univers visuel farfelu et dynamique. J'ai eu un petit coup de coeur pour l'Aspiratosaure, le Pouratops et la Bibliothécus! Toutefois, enfants à l'âme sensible s'abstenir, car certains de ces «nouveaux» dinosaures pourraient bien hanter vos rêves (par exemple, le Doudouosaure, le Soulelitosaure et le Dentistosaure)... Puis, petit bémol pour les lecteurs nord-américains, certains noms de dinosaures sont basés sur des référents européens (Escalator, WC, Tonton, Tata, Zapette, etc. - un poil franchouillard tout ça!), ce qui peut parfois compliquer un peu la compréhension. Cela dit, c'est un album délicieusement déjanté, définitivement un incontournable pour les curieux qui aiment voir le monde d'un autre oeil!


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆

samedi 5 novembre 2011

Le Mordcul

Par Anne-Isabelle Lacassagne, illustré par Catherine Chardonnay, Rouergue

«Sam est le petit dernier de la famille et ses frères aiment bien le taquiner. Un jour, ils lui lancent un défi : passer la nuit dans le hamac au fond du jardin. "Fastoche! Même pas peur." Sauf qu'au dernier moment, un des frères lui lance : "fais gaffe au Mordcul." Pour Sam, la nuit s'annonce définitivement noire, longue et angoissante...»

Histoire initiatique toute simple, qui sent l'enfance et ses rites de passage. Titillée d'abord par la prémisse (Quel potentiel évocateur indiscutable ce Mordcul a-t-il!), j'ai ouvert malgré tout cet album avec une certaine appréhension; l'univers visuel naïf et dépouillé semblait un brin trop austère à mon goût. Par contre, une fois plongée dans l'histoire, la plume habile d'Anne-Isabelle Lacassagne m'a fait revivre un pan d'enfance, avec des frissons de bonheur. Et que dire de la poésie des illustrations de Catherine Chardonnay! Elle a su prendre juste ce qu'il faut de risques, contournant joyeusement le cadre habituel du concept graphique de l'album jeunesse, et tricotant ainsi un inoubliable petit poème visuel. Un album qui mérite qu'on l'apprivoise...


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆

vendredi 4 novembre 2011

L'étrange aventure du courageux chevalier très peureux

Par Arnaud Alméras, illustré par Jacques Azam, Sarbacane

«Fils minuscule d’un bûcheron brutal et d’une mère méchante, Petit Paul s’enfuit sur l’île impossible, où tout est inversé : les sorcières sont adorables, les princesses affreuses, les nains géants, les magiciens sans pouvoirs et les courageux chevaliers (comme lui)… très peureux. Heureusement que l’on s’y tue sans gravité. Car c’est bien au pays, finalement très rassurant, de chaque chose et son contraire que Petit Paul a débarqué!»

Une aventure qui est délicieusement sans queue ni tête! La plume d'Arnaud Alméras, as de l'oxymore, fait voyager le lecteur à travers un monde biscornu, cousin de celui des contes de fées, où tout est possible... ou pas. Construite (ou déconstruite) également par le biais de l'univers visuel échevelé et rigolo de Jacques Azam, cette histoire joyeusement déroutante fera le bonheur de tous ceux qui laissent voguer leur imaginaire dans tous les sens. Un album idéal pour secouer les certitudes!


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆

jeudi 3 novembre 2011

Quand j'étais chien

Par Louise Bombardier, illustré par Katty Maurey, La Courte Échelle

«Je m’appelle Toto. Mon autre nom, c’est Antoine. Mais personne dit Antoine. J’ai vingt-cinq ans d’âge. En chiffres de grandes personnes. Dans ma tête de corniaud, j’ai cinq ans. Tout le monde sait ça. (...) Moi, j’ai connu pas mal de choses. Avant d’être chien, je veux dire. Des choses très loin en arrière. Maman Gritte, Jacques... et l’odeur de la soupe aux pois à maman. Elle était gentille, maman, mais toujours à s’inquiéter de tout. Un jour, maman a commencé à disparaître.»

Une incursion bouleversante dans le monde de la misère humaine et de l'abandon. Louise Bombardier brode avec justesse, de sa plume fine, une narration qui se tient en équilibre précaire sur le fil fragile de la foi d'Antoine en cette vie qu'il ne comprend pas tout à fait. Si ces quelques moments dans un monde sombre et désolé auraient facilement pu basculer dans le sordide, l'auteure parvient plutôt à émouvoir grâce à la voix simple, presque enfantine, d'Antoine, qui, à travers ses mots, tait l'horreur qu'il ne voit pas, tout en la suggérant sans le vouloir entre les lignes. Bercé sobrement par l'univers visuel dépouillé et sensible de Katty Maurey, ce singulier opus ébranle doucement nos certitudes, et réussit même à nous offrir une parcelle d'espoir en guise d'épilogue. Superbe.


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ★  

La Chose

Par Béatrice Fontanel, illustré par Alexandra Huard, Sarbacane

«Scipion et Hannibal, deux chiens carlins très chic et délicieusement "old school", se rappellent avec effroi l’arrivée dans leur vie douillette de la "chose". Un heureux événement pour leur jeune maîtresse, qui eut tout de la catastrophe pour eux… Hypocondriaques et hypersensibles, les voici relégués dans la cuisine – une niche de luxe occupant leur ancienne chambre –, leur délicat odorat agressé par les odeurs de peinture fraîche. Et avec ça, impossible de dormir!»

Histoire amusante et point de vue saugrenu concernant l'arrivée d'un bébé à la maison. Le dialogue canin est savoureux, truffée de ces mille et une inquiétudes qui jalonnent l'attente de la naissance... et des chamboulements certains qui surviennent ensuite! Quant à l'univers visuel coloré d'Alexandra Huard, son style léché, un brin vieillot, est riche et éloquent, plongeant le lecteur avec humour dans le tourbillon échevelé de l'adaptation à un nouveau-né. Un album rigolo à découvrir!


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆

mercredi 2 novembre 2011

Le buveur d'encre

Par Éric Sanvoisin, illustré par Martin Matje, Nathan, Premiers romans, Buveur d'encre 1

«Le fils du libraire déteste les livres. Son passe-temps favori consiste à guetter les pickpockets, qu'il encourage en pensée à le débarrasser de ces objets encombrants et pleins de feuilles. Un jour, il surprend un curieux voleur qui, muni d'une paille, avale les mots d'un livre entier. Il s'agit d'un vampire qui boit l'encre des livres...»

Un premier tome enlevant pour une série qui s'annonce fertile en rebondissements. Éric Sanvoisin mène le bal de sa plume agile, entraînant le lecteur à la trousse de cet insolite buveur d'encre; une intrigue qui laisse pantelant, désireux de connaître la suite, après une chute spectaculaire qui ouvre la porte de tous les possibles. Chapeau!


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ★  

mardi 1 novembre 2011

Les folles aventures d'Eulalie de Potimaron - À nous deux Versailles!

Par Anne-Sophie Silvestre, illustré par Amélie Dufour, Flammarion, Eulalie de Potimaron 1

«" - Mademoiselle Eulalie, votre père vous attend dans une heure au salon. Quelle drôle d'idée de me fixer ainsi un rendez-vous..., pensai-je aussitôt. Morbleu, que nous arrivait-il ce jour-là?" Gabrielle-Évangéline-Eulalie de Potimaron a grandi à la campagne sous la direction indulgente d'un père peu attaché aux règles. Pourtant, à douze ans, elle doit partir pour Versailles. Elle sera fille d'honneur de "Mademoiselle", la nièce du Roi. Dès la première semaine, Eulalie décide de s'habiller en garçon pour explorer tranquillement Versailles. Duels, rencontres, mystères et escapades : Eulalie de Potimaron apprend les belles manières à sa façon.»

Surprenante intrigue mêlant cap et épée, meurtre et romance, idéale pour les jeunes aventurières de ce monde. La plume d'Anne-Sophie Silvestre, simple et efficace, fait revivre avec justesse et un brin de fantaisie le Versailles d'antan, avec toutes ses rumeurs, ses contraintes et ses recoins cachés. La galerie de personnages est on ne peut plus réjouissante; je m'y suis attaché si rapidement et avec délice, que je ne pourrai résister à dévorer le deuxième tome dès que j'en aurai la chance! Quel bonheur que de suivre cette déroutante Eulalie se démener au coeur d'un monde de conventions strictes, parvenant toujours à dénicher des alliés ouverts d'esprit là où on ne l'aurait jamais cru possible. Comme quoi, les esprits libres et avant-gardistes n'étaient peut-être pas si rares à la Cour...


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ★