«Deux hommes que cent cinquante ans séparent portent un même nom et un même visage. L'un est un assassin raté condamné à l'exil, l'autre un écrivain raté forcé à la traduction. Hasard? Sans doute, mais si on se met à écouter la musique du hasard avec attention, ne risque-t-on pas de vouloir danser à son rythme?»
Inénarrable, ce troisième roman de Nicolas Gilbert. Une plume tendre, humaine qui manie le hasard et le temps avec finesse. Et on y croit, et on s'attache et on tourne fébrilement les pages... «Mais comment se fait-il que...», «Et pourquoi François a-t-il fait...», «Et si, et si...»; dès les premiers chassés-croisés temporels, notre logique s'emballe, les questions fusent, notre cerveau veut savoir. Mais au fur et à mesure que l'intrigue se tricote, de la France à la Nouvelle-Orléans en passant par Saint-Florent-des-Laurentides, on oublie le vertige de la Raison, on le tasse du revers de la main, et on se laisse emporter, tout simplement. On vogue au gré de François et de son double. On rit, on souffre, on aime... Parce qu'au fond, c'est de l'amour que ce roman nous parle. De l'Amour qui déplace des montagnes, qui fait céder les limites du Temps... et qui fait fuser les mots. Un opus bouleversant, à la parole juste et sensible. Mon petit bijou de la Rentrée littéraire 2011...
Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ★
WOW!!! tu donnes envie. Ce Nicolas, quand même.
RépondreSupprimer