«Chaque soir, lorsque la nuit s’est installée, un personnage énigmatique se promène sur les toits du village : c’est le petit voleur de mots, venu faire sa moisson d’histoires et de mots nouveaux. Tout l’intéresse, tout le séduit : les mots colériques, les mots d’enfants, les rouges, les verts et même ceux qui sont impossibles à prononcer. Car une fois revenu dans sa cabane, le petit voleur de mots laisse les mots qu’il a récoltés en faire à leur guise, dans une grande sarabande festive. Plus tard, une fois la fête achevée, il les mettra en bocaux, en fera des tresses de louanges, des écharpes d’injures ou des chaussettes de mots savants… Et puis un jour, voilà que le petit voleur rencontre une jolie petite fille. Pour elle, il va dérober des mots nouveaux et précieux : des mots d’amour…»
Quelles illustrations époustouflantes que celles de Nathalie Minne: colorées, émouvantes, singulières, originales, délicieuses... Le médium choisi (un hybride étrange, à mi-chemin entre le pastel gras et le collage) est un tremplin exquis vers le visuel de cette histoire. Parlant d'histoire, la plume est poétique et envoûtante, et transporte le lecteur au-dessus des toits, à travers les mots... Petit bémol toutefois; dans les trois dernières pages, la fin se précipite et nous laisse en appétit. Un équilibre discutable entre la mise en situation et le climax... Mais cela dit, le personnage du petit voleur de mots est si touchant qu'on voudrait tous avoir la chance de le connaître... Je crois que je vais ouvrir l'oeil cette nuit... on ne sait jamais, peut-être viendra-t-il visiter la cheminée des voisins...
Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆