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samedi 9 janvier 2010

Blanc comme veuve

Par Frances Fyfield, LGF, Le Livre de poche, Helen West 1

«Comment séduire un sémillant avocat, marié à une charmante jeune femme, quand on est veuve, riche et vieille? Eileen Cartwright entreprend d'abord de se débarrasser de l'épouse légitime, dont elle commandite le meurtre. Ce qu'elle ne sait pas, c'est qu'elle entame du même coup un duel avec deux adversaires redoutablement sagaces: le juge Helen West et l'inspecteur Bailey. Ceux-ci mettront au jour un abîme où se mêlent la folie, l'orgueil, la détresse...»


Troublante épopée dans les bas fonds tortueux de l'âme humaine... Quelle plume étrange et envoûtante que celle de Fyfield! Un mélange explosif d'Alice Ferney et d'Élizabeth George... Une plume qui prend son temps, qui multiplie les points de vue, qui tisse les liens, qui gagne la confiance du lecteur, lentement mais sûrement, pour mieux secouer leurs certitudes au fil de l'histoire... Une intrigue qu'on dévore goulûment, en fermant les yeux parfois, devant la souffrance de l'âme et du corps... Et quel duo singulier que celui de West et de Bailey; une touche de complicité dans cet univers riche et effrayant que construit Fyfield. Impressionnant.


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ★

  
Pour le lire en version originale (rare)

Quitter le bercail...

Ça faisait un bon moment que je brûlais d'envie de voir le documentaire de Éric Scott: «Quitter le bercail» ou «Leaving the Fold», en version originale.
Hier soir, à Zone Doc (Radio-Canada), j'ai eu la chance d'attraper sa diffusion au vol...


«QUITTER LE BERCAIL est un film qui raconte l’histoire de cinq individus qui sont nés et qui ont grandi dans un milieu juif ultra-orthodoxe et qui désirent s’en émanciper. Enfants, ils ont été élevés dans une société fermée où tout écart de conduite entraîne souvent l’ostracisme et l’intimidation, sinon pire. Ces jeunes adultes paient très cher le fait d’abandonner leur famille et leur communauté pour partir en quête de la liberté de faire leurs propres choix. Des enclaves hassidiques de Montréal, Brooklyn et de Jérusalem émergent des histoires de conflits, de contraintes et de luttes. Empreint de souffrance et d’humour inattendu, Quitter le bercail montre le passage de nos quatre héros d’une société étroitement contrôlée à un univers laïc déroutant où les choix sont infinis : Que devrais-je porter? Qu’est-ce que je deviendrai? Qui est-ce que j’épouserai? Jadis, on décidait tout à leur place. Aujourd’hui, ils doivent prendre leurs propres décisions. Cependant, les réponses ne sont pas toujours évidentes.»


Que dire de ce documentaire... Touchant, vibrant, émouvant, dérangeant, désarçonnant?... Tous ces qualificatifs à la fois? Disons qu'en suivant le parcours singulier et pas toujours rose de ces 5 «déserteurs» de la religion juive orthodoxe, on ressent jusqu'au fond de nous leur fragilité et leur vulnérabilité, mais aussi leur certitude déterminée quant à leur choix de quitter le carcan religieux de leur enfance... Une ode aux mille ressources, parfois insoupçonnées, de l'humain... Mais ce documentaire n'est-il pas une simple condamnation de leur passé et de cette religion qui ne les laissait pas être? Oui... et non. Car malgré leur départ, certaines valeurs palpitent encore en eux, comme un héritage inéluctable...

Un des beaux moments de cet opus: la discussion entre Pinchus (le père) et ses deux fils «déserteurs», Levi et Hudi, à table, respectant une des traditions de la foi hassidique tout en alimentant une argumentation philosopho-spirituelle quant à leur droit de ne pas croire...
Un documentaire à voir. Absolument. Même si sa diffusion est plutôt limitée (cliquer ici pour visiter le site officiel du film)...