En cette première fin de semaine enneigée, quoi de mieux qu'un livre réconfortant et un grand bol de chocolat chaud?...
Pour ceux et celles qui sont dans l'inconfortable position «entre deux livres», sachez que je viens tout juste de mettre mes sections Mes 5 meilleurs à jour...
Alors, bon farfouinage!... et bonne lecture!
Vous cherchez?
dimanche 28 novembre 2010
Le chien des Baskerville
Par Arthur Conan Doyle, adapté par Ian Edginton, illustré par I. N. J. Culbard, Akileos
«Sir Charles Baskerville est retrouvé mort à la lisière des marécages au coeur des landes du Devonshire. Un chien, venu des enfers, serait à l'origine de cette mort. Sherlock Holmes est réquisitionné pour enquêter.»
Habile adaptation de cette délectable enquête de Sherlock Holmes; tous les éléments qui font de ce mystère un succès sont présents. Je n'étais pas certaine de la mise en images et de l'ampleur du contenu des bulles de texte, de prime abord: cela me semblait tout à fait contre-intuitif, je me sentais envahie par le texte et bombardée d'images qui ne collaient pas du tout à ma perception du duo légendaire de Baker Street. Toutefois, au fil des pages, l'intrigue m'a accrochée et l'histoire a filé à la vitesse de l'éclair. La conception graphique nourrit finalement l'ambiance d'oppression et d'angoisse qui plane à Baskerville Hall. En ce qui concerne la traduction, elle est relativement acceptable (même si j'ai été tentée de le lire en version orginale tout d'abord). Un sympathique roman graphique donc... et une solution idéale pour les lecteurs démotivés que l'idée de lire de la fiction décourage: c'est une excellente façon d'aborder des classiques!
Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆
samedi 27 novembre 2010
Le premier jour
Par Robert Soulières, illustré par Christine Battuz, Les 400 coups
«Julien n'arrive pas à dormir, il est angoissé. C'est parce que demain, Julien ira à la maternelle pour la première fois et que ses grands frères s'amusent à lui faire des peurs. Ils lui racontent que l'école c'est épouvantable, que des voyous de 6e année vont lui mettre des grenouilles et des sangsues dans ses bottes de pluie, qu'au dîner des extraterrestres laids et gluants vont vouloir lui voler son lunch et que l'année dernière un autobus rempli de maternelles s'est volatilisé lors de la première journée. Rien de trop rassurant. Le lendemain, Julien prend ses précautions. Il met dans son sac tout neuf son étoile de shérif, ses lunettes à rayons paralysants et sa cape de super héros. Quoi qu'il arrive, il sera prêt. Bref, une grosse journée l'attend!»
Un album excellent en tous points! La plume agile et drôle de Robert Soulières nous raconte une histoire délicieusement abracadabrante au sujet de cette fameuse Rentrée scolaire avec un grand R, mettant en vedette les inévitables, mais si réconfortants malgré tout, grands frères qui taquinent, qui asticotent, qui font vivre les monstres sous les lits. Quant aux illustrations colorées, éloquentes et joyeusement folichonnes de Christine Battuz, elles font littéralement ronronner l'imaginaire de plaisir! Un régal littéraire à lire avec ces jeunes et vaillants chevaliers qui affrontent l'école pour la première fois.
Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ★
jeudi 25 novembre 2010
Mathieu et l'affaire Aurore
Par Jean-Pierre Charland, HMH, Les folles années 2
«1920. La Grande guerre et la grippe espagnole deviennent de mauvais souvenirs, la vie reprend son cours. Au sein de la famille de Marie Picard, les enfants suivent leur destin. Thalie se trouve à Montréal, entichée plus que jamais de ses études de médecine. De son côté, Mathieu découvre à la pratique du droit des à-côtés déplaisants. Son emploi au bureau du Procureur général l'amène à jouer un rôle de premier plan dans une histoire susceptible de donner des haut-le-cœur à tout le Québec : celle d'Aurore Gagnon, l'enfant martyre de Sainte-Philomène-de-Fortierville. Au moment où Mathieu visite cette paroisse pour la première fois, la petite victime gît déjà sur les planches de son cercueil. Il fait toutefois connaissance de sa sœur aînée, Marie-Jeanne. Celle-ci, âgée de douze ans, a été témoin de tous les mauvais traitements. Elle cherche à démêler ses sentiments : un amour inconcevable pour sa belle-mère et la crainte de subir les mêmes châtiments horribles. Les premières étapes du processus judiciaire laissent croire que les parents échapperont à la justice : après tout, ont-ils fait autre chose que de mener une enfant récalcitrante sur le chemin de la vertu? Le jeune homme réussit à tisser avec la fillette une relation de confiance. Elle se confie d'abord à lui, elle témoigne ensuite en faveur de la Couronne. Mais ses demi-frères, les propres enfants de la marâtre, feront-ils de même? Qu’adviendra-t-il de la mère et du père à l’issue du procès? Au fil de ces événements dramatiques, Mathieu, qui occupe la place centrale de ce roman, apprendra à se réconcilier avec son propre passé tumultueux.»
Ouf! Deuxième tome excellent mais plutôt sombre et sordide, ayant pour toile de fond cette tristement fameuse affaire d'Aurore l'enfant martyre. En fait, quand je dis «toile de fond», il s'agit plutôt d'une reconstitution consciencieuse de la mort de l'enfant et du procès qui s'en est suivi. Cette fois, Jean-Pierre Charland maîtrise parfaitement la fusion entre saga familiale et fait historique: on ne sent pas une seule fois le ton didactique des «cours d'histoire» qui nous faisaient décrocher dans Les Portes de Québec, ainsi que dans le premier tome des Folles années. Dès les premières pages, on plonge dans l'univers terrorisant et déséquilibré de la famille Gagnon de Sainte-Philomène, suivant ensuite Mathieu dans sa découverte de la «vraie» justice des tribunaux, celle des stratégies, des points de droit, du triomphe de la procédure au détriment de l'humain, parfois. Si la plume de Charland n'a jamais été aussi juste, son sujet est un brin dérangeant pour les sensibles de ma trempe. Que ce soit à coups d'interrogatoires en privé, de récits informels au bord du foyer ou à l'aide des joutes verbales du tribunal, le lecteur est immergé dans l'affaire d'Aurore, enseveli sous les détails terribles. Avis à ceux dont l'imaginaire s'emballe pour un rien: c'est une histoire pour les endurcis... Et si, comme moi, vous mourrez d'envie de le lire tout simplement pour continuer à suivre la vie de la singulière famille Picard de la Haute-Ville, eh bien, planifiez quelques pauses salutaires durant votre traversée du livre... et permettez à vos yeux de glisser en diagonale sur les descriptions trop précises quand votre coupe sera pleine... Une réussite que cette réalité à peine soutenable que Charland parvient habilement à faire revivre au lecteur...
Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆
mardi 23 novembre 2010
Indie Kidd - Comment être douée (ou presque)?
Par Karen McCombie, La Courte Échelle, Indie Kidd 1
Chouette petite série pour les jeunes de 8 ou 9 ans. Les personnages sont sympathiques et attachants... et l'histoire cocasse. Toutefois, la plume est un brin trop teintée de «bons sentiments», et infantilise le lecteur: en ce sens, la version originale anglaise est sûrement plus nuancée et fine. À découvrir donc, même si cela manque d'un je-ne-sais quoi de loufoque et de magique que sa savoureuse série presque soeur, Clarice Bean, nous propose et qui la rend si irrésistible...
«Indie doit rédiger son « curicle homme vie thé » et dresser la liste de ses talents. Rien de plus simple, quand on danse la gigue irlandaise comme So, ou que l’on connaît de grands mots savants comme Phie. Mais l’exercice se corse pour Indie. Elle a beau être serviable, la gentillesse n’est pas un talent, n’est-ce pas? Indie aura plus de facilité à faire le CV de Beignet, un chien abandonné, pour inciter les gens à l’adopter malgré son allure ingrate. Mais est-ce que ce geste charitable l’aidera à déterminer en quoi elle est douée (ou presque)?»
Chouette petite série pour les jeunes de 8 ou 9 ans. Les personnages sont sympathiques et attachants... et l'histoire cocasse. Toutefois, la plume est un brin trop teintée de «bons sentiments», et infantilise le lecteur: en ce sens, la version originale anglaise est sûrement plus nuancée et fine. À découvrir donc, même si cela manque d'un je-ne-sais quoi de loufoque et de magique que sa savoureuse série presque soeur, Clarice Bean, nous propose et qui la rend si irrésistible...
Lili lui donne: ★ ★ ★ ☆ ☆
Pour le lire en version originale
lundi 22 novembre 2010
La voix du diable
Par Sylvie Brien, Gallimard jeunesse, Hors piste, Les enquêtes de Vipérine Maltais 4
«Un journaliste véreux vient d'être retrouvé mort dans le vestiaire d'une piscine à Québec. Dans ses derniers moments, il aurait déclaré que le diable était venu le chercher. Vipérine Maltais est appelée pour mener l'enquête avec sa tante, la directrice du pensionnat. Elle interroge une vieille fille aigrie, un marchand de frites et un garçon malicieux.»
Petite enquête sympathique et relativement bien roulée. On retrouve avec plaisir Vipérine et sa tante, en visite dans la mythique ville de Québec. La plume de Sylvie Brien est habile, certes, mais toujours un brin trop pompeuse et franchouillarde: cette fois, le niveau de langage très soutenu et les référents visiblement européens, malgré le contexte québécois, dérangent la lecture et nuisent à la crédibilité de l'intrigue. Un peu dommage car la prémisse était on ne peut plus prometteuse!...
Lili lui donne: ★ ★ ★ ☆ ☆
dimanche 21 novembre 2010
A Spy in the House
Par Y. S. Lee, Candlewick Press, Mary Quinn Mysteries, The Agency 1
«Rescued from the gallows in 1850s London, young orphan (and thief) Mary Quinn is surprised to be offered a singular education, instruction in fine manners - and an unusual vocation. Miss Scrimshaw's Academy for Girls is a cover for an all-female investigative unit called The Agency, and at seventeen, Mary is about to put her training to the test. Assuming the guise of a lady's companion, she must infiltrate a rich merchant's home in hopes of tracing his missing cargo ships. But the household is full of dangerous deceptions, and there is no one to trust - or is there? Packed with action and suspense, banter and romance, and evoking the gritty backstreets of Victorian London, this breezy mystery debuts a daring young detective who lives by her wits while uncovering secrets - including those of her own past.»
Belle découverte que ce roman policier victorien à l'intrigue délicieusement bien ficelée! Sous la plume fine et vive de Y. S. Lee, Mary Quinn et son entourage vibrent de vérité sous les yeux du lecteur. Un monde fascinant, un brin sombre et complexe auquel on aimerait appartenir... Plongez sans regarder en arrière et vous serez emporté par un savoureux tourbillon de mystère et de rebondissements!
jeudi 18 novembre 2010
Éléonore - Les détours nécessaires
«Éléonore doit prendre de graves décisions : élèvera-t-elle sa fille avec Malik, celui dont elle rêve depuis toujours ? Donnera-t-elle une chance à leur relation ? Quel rôle accordera-t-elle à Matthew, son grand ami sur qui elle peut toujours compter ? Quant à Allegra, elle entame un cheminement personnel douloureux alors que Yasmina vit la vie d’une grande intellectuelle à Paris mais devra mettre ses principes à l’épreuve lorsque l’amour viendra cogner à sa porte.»
Eh oui, c'est le regard coupable et le livre timide que j'ai entrepris la lecture de la suite des «folles» aventures de ces trois jeunes femmes élevées à Outremont et «éprouvées» par la vie. Pour être bien honnête, si la plume de Nadia Lakhdari King manque toujours autant de subtilité et sue les bons sentiments et la morale de petite fille de bonne famille, je me suis assez attachée aux personnages pour consommer ce roman d'une traite, sans prendre le temps de penser (!). Cela dit, si ma curiosité a été piquée dès les premières pages et mon attention maintenue par une avalanche de péripéties toutes plus catastrophiques les unes que les autres, je suis indiscutablement restée sur ma faim d'un point de vue littéraire. Il s'agit vraiment d'un roman léger, qui se gonfle un brin d'une importance déplacée, et dont la plume édulcorée est loin d'être mémorable. Exactement comme choisir de manger une palette de chocolat au lait commerciale, pour un moment de bonheur qui finalement tombe un peu sur le coeur...
Lili lui donne: ★ ★ ☆ ☆ ☆
mardi 16 novembre 2010
Ne touche pas aux crapauds! et autres sottises que disent les adultes
Par Catherine Rondina, illustré par Kevin Sylvester, Scholastic
«Tes parents t’ont dit ça des millions de fois, mais t’es-tu déjà demandé si c’était vrai? Voici l’occasion de le découvrir une fois pour toutes. Ne touche pas aux crapauds! te répond franchement. Au fil des pages, tu sauras si la foudre peut frapper deux fois au même endroit, si les aliments frits causent l’acné, s’il arrive à un éléphant d’oublier... Un homme averti en vaut deux!»
Une sympathique découverte que cette «encyclopédie» de l'insolite! La plume est accessible, sans être trop simpliste, les questions sont originales et bien adaptées aux référents de l'Amérique du Nord, le format compact nous invite à le traîner partout avec nous et la mise en page est attrayante. Bref, une belle réussite à glisser dans le bas de Noël!
Du soccer extrême!
Par François Gravel, FouLire, Les histoires de Zak et Zoé 1
«L’histoire de soccer de nos deux héros est palpitante et drôle. Un instructeur pas commode, des adversaires à qui arrivent bien des malheurs, des jeux de pieds et de tête à te faire rire aux éclats. Avec leur imagination, sauront-ils arriver au but?»
Petite déception d'une grande admiratrice de François Gravel... La plume est toujours aussi cocasse et farfelue, mais cette fois, on sent tellement la machine éducative gronder derrière les mots que les personnages en perdent leur éclat et l'histoire s'essouffle avant même d'avoir commencé... Vraiment dommage pour cette toute nouvelle collection chez Foulire: la magie de Gravel n'opère pas...
Lili lui donne: ★ ★ ☆ ☆ ☆
lundi 15 novembre 2010
Jane and the Prisoner of Wool House
Par Stephanie Barron, Bantam Books, Jane Austen 6
«On a raw February morning, Jane Austen first learns of the case of Captain Tom Seagrave, who faces execution for a murder he swears he didn't commit. Together, she and her brother Frank, a post captain in the Royal Navy, set out to uncover the truth. It is a journey that leads from the troubled heart of Seagrave's family, through the seaport's worst sinkholes, and finally to the prison of Wool House. Risking contagion or worse, Jane comes away with more questions than answers. Did one of Seagrave's jealous colleagues frame the unpopular captain? Was a veiled political foe at work? And what of the sealed orders under which Seagrave embarked that fateful night on his ship, the Stella Maris? Then death surfaces again... and Jane must race to untangle the final knots - before she is caught in a killer's net.»
Un leeeent départ, une mise en contexte élaborée (et un brin laborieuse parfois!) à la manière de cette délicieuse Jane Austen que Stéphanie Barron fait revivre avec une habileté troublante... mais une fois les personnages présentés, les lieux bien posés, l'intrigue devient tout simplement enlevante! Un excellent roman policier, sis dans le milieu authentique et rude de la marine britannique, et qui se lit sans prendre le temps de faire une pause pour redescendre sur la terre ferme... Décidément, un autre excellent tome de cette série, qui s'annonçait pourtant très ordinaire si on se fie aux premiers mystères. Un roman policier d'époque savamment tricoté!
mercredi 10 novembre 2010
13 Little Blue Envelopes
Par Maureen Johnson, Harper Collins
«Everything about Ginny will change this summer, and it's all because of 13 little blue envelopes! Ginny, aged 17, is left 13 little blue envelopes by her free-spirited young Aunt Peg. Little does she know just how much they will change her life! / Inside envelope No 1 is money and instructions to buy a plane ticket. / Inside envelope No 2 are directions to a specific London flat / Inside envelope No 3 a note to Ginny says: Find a starving artist. / And because of envelope No 4 Ginny and a man called Keith go to Scotland together, with somewhat disastrous -- though utterly romantic -- results.»
Un sympathique voyage au coeur de l'Europe... et de soi-même. La plume de Maureen Johnson est juste et drôle, faisant vivre une tante Peg que nous aurions tous voulu avoir dans la famille! Et que dire de l'aventure qu'elle propose à Ginny: un mystère qui fait frétiller d'envie et de hâte le lecteur dès la première page. Un roman à découvrir, décidément, et qui vaut mille fois mieux que les affreuses pages couverture proposées autant dans l'édition originale que dans sa version française! Pour les timides qui n'ont jamais osé plonger sans filet...
lundi 8 novembre 2010
Le tueur à la cravate
Par Marie-Aude Murail, École des Loisirs, Médium
«Grâce à quelques clics et une adresse mail bidon, Ruth Cassel a pu s'inscrire sur le site perdu-de-vue.com et y déposer une vieille photo de classe en noir et blanc trouvée dans les affaires de son père. La manip n'a qu'un seul but : l'aider à différencier les deux blondes aux yeux noisette sur la photo, Marie-Ève et Ève-Marie, respectivement la mère de Ruth et sa soeur jumelle, décédées à vingt ans d'intervalle. Très vite, comme s'ils avaient attendu ce signal, des anciens de la terminale C3 se manifestent. L'ex-beau gosse de la classe, une prof de philo à la retraite, une copine des jumelles et, en prime, un grand-père dont Ruth ne soupçonnait pas l'existence, s'empressent de répondre. Tout pourrait s'arrêter-là... Mais la photo de classe a réveillé de terribles souvenirs. Les e-mails évoquent un meurtre commis l'année de la terminale, celui d'Ève-Marie. Ils parlent d'un étrangleur récidiviste, le Tueur à la cravate. Bien plus effrayant, ils mettent en cause l'une des personnes que Ruth aime le plus au monde, son propre père, Martin Cassel... Ce thriller se double d'un journal de bord, Comment naît un roman (ou pas). Marie-Aude Murail y raconte au quotidien son métier d'écrivain et la lente élaboration de ce Tueur à la cravate. Suspense garanti!»
Un polar terrible et sublime de cette inénarrable Marie-Aude Murail! Sa plume est habile et inquiétante à souhait, et les personnages attachants, et humains, et imparfaits, et délicieusement intrigants... Je l'ai dévoré tout cru, sans prendre le temps de souffler, négligeant mon quotidien, happée par les mots... À lire sous la couette, avec une petite veilleuse, pour chasser les ombres... et les assassins!
Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ★
vendredi 5 novembre 2010
Le menteur et la rouspéteuse
Par François Barcelo, Soulières Éditeur, Chats de gouttière
«"Myriam n’a pas envie de passer deux fins de semaine de suite avec moi. Je connais ma fille. La semaine dernière, elle a passé son temps à rouspéter contre tout ce que je faisais, même quand je ne faisais rien."
" — Quoi ? J’y suis allée la semaine passée! … Papa est d’accord?
— Je lui ai parlé. Rien ne lui fait plus plaisir.
Mon père est le champion des menteurs. Lui, content de me voir deux fins de semaine de suite? Quand ça arrivera, les poules auront des patins à roulettes!"
"— Ma grande ! Qu’est-ce que tu fais là?
— Ben, je viens pour la fin de semaine."»
«"Myriam n’a pas envie de passer deux fins de semaine de suite avec moi. Je connais ma fille. La semaine dernière, elle a passé son temps à rouspéter contre tout ce que je faisais, même quand je ne faisais rien."
" — Quoi ? J’y suis allée la semaine passée! … Papa est d’accord?
— Je lui ai parlé. Rien ne lui fait plus plaisir.
Mon père est le champion des menteurs. Lui, content de me voir deux fins de semaine de suite? Quand ça arrivera, les poules auront des patins à roulettes!"
"— Ma grande ! Qu’est-ce que tu fais là?
— Ben, je viens pour la fin de semaine."»
Troisième tome d'une série savoureuse de François Barcelo! Encore une fois, sa plume navigue avec brio dans les eaux tumultueuses de l'intergénérationel... et quel humour désopilant! L'objectif «éducatif» est finement traité et le plaisir toujours au rendez-vous! Chapeau!
Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆
jeudi 4 novembre 2010
Éléonore - Le quartier de l'orgueil
Par Nadia Lakhdari King, Éditions de la Goélette, Éléonore 1
«Éléonore et ses grandes amies vivent dans le milieu à la fois privilégié et exigeant d'Outremont et de ses collèges privés. Lorsque le monde d'Éléonore s'écroule, elle doit trouver la force de faire des choix difficiles. Allegra, quant à elle, cherche jusqu'à New York une reconnaissance qui lui coûte cher et semble lui échapper. De son côté, Yasmina poursuit sa quête de perfection loin des cercles élitistes du quartier chic montréalais. Le premier tome de cette saga nous plonge dans l'univers de trois jeunes femmes aussi touchantes que différentes qui affrontent un destin auquel aucune ne semblait promise.»
Roman léger et féminin, tel qu'annoncé, mais dans lequel j'ai découvert avec surprise des héroïnes (et une histoire) d'âge secondaire... Étrange, pour un roman québécois classé dans la fiction adulte (cela dit, il en a peut-être été ainsi à cause de quelques scènes légèrement frivoles, mais bon, il n'y a rien de bien choquant pour les jeunes adultes...). La plume de Nadia Lakhdari King est juste et simple, certes, mais pour une auteure qui veut montrer que les jeunes filles d'Outremont ont elles aussi de «vrais problèmes», ses personnages évoluent tout de même dans une opulence qui aplanit plusieurs difficultés et font montre d'un sens moral un brin lourd et peu crédible. Un roman à la Nadine Bismuth (Scrapbook), même contexte déconnecté de la réalité de la plupart des gens, mais sans le ton snob. Quelque peu déçue donc... Pas de très grande voltige... Cela dit, les personnages sont suffisamment attachants pour que je me risque (presque honteusement) à lire le deuxième tome en cachette...
Lili lui donne: ★ ★ ☆ ☆ ☆
mardi 2 novembre 2010
Une jeune femme en guerre - Automne 1945-Été 1949
Par Maryse Rouy, Québec Amérique, Une jeune femme en guerre 4
«Avec ce quatrième tome, Maryse Rouy clôt magnifiquement sa série Une jeune femme en guerre. Alors que les trois premiers se déroulaient pendant la Seconde Guerre mondiale, nous sommes à présent dans les difficiles années qui ont suivi : crise du logement, chômage, grèves, renvoi à la maison des femmes auxquelles l'absence des hommes avait permis de travailler à l'extérieur du foyer et de goûter ainsi une liberté à laquelle elles aspiraient. Mais ceux qui reviennent de la guerre ont en tête des images terribles qui les poursuivront toute leur existence. Si certains sont tellement blessés qu'ils ne parviennent pas à surmonter l'épreuve du retour, Lucie et son frère Jacques font partie de ceux qui auront la force de reprendre leur vie en main. À Montréal, on ne permet pas à la jeune femme de continuer à exercer son métier de journaliste, mais tenace comme à son habitude, Lucie parviendra contre toute attente à reconquérir sa place. Sa vie amoureuse ne sera pas plus facile que sa vie professionnelle, mais de ce côté-là aussi, l'inattendu sera au rendez-vous.»
Je viens de terminer, à regret, ce dernier tome de la série Une jeune femme en guerre, après l'avoir tout simplement dévoré tout cru, sans même prendre la peine de respirer entre les phrases... C'est une conclusion en tous points habile et fine, qui boucle merveilleusement bien la boucle! Maryse Rouy jongle de main de maître (ou de maîtresse!) avec la fiction et l'Histoire, aiguillant le lecteur sur des faits historiques sans que le ton ne devienne trop didactique et ne le fasse décrocher (ce qui est malheureusement rare en cet âge d'or du roman historique). Évoquant le côté sombre de l'humain, mais aussi sa résilience, Maryse Rouy souffle aux lecteurs une émouvante bouffée d'espoir...
Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ★
lundi 1 novembre 2010
Burquette - tome 2
Par Francis Desharnais, Les 400 coups, Burquette
«Alberte, la jeune adolescente que ses amis ont baptisée Burquette en raison des expériences socio-éducatives de son père, reçoit une bonne et une mauvaise nouvelle. D'abord la mauvaise, son géniteur a une idée pour élever la conscience sociale sa fille : l'enchaîner à une machine à coudre en fonte! Cet appareil n'est-il pas le parfait symbole de l'oppression que vivent des milliers d'enfants dans le monde, condamnés à produire des vêtements de marque pour des salaires de misère? Heureusement, une bonne nouvelle l'attend. Sa mère l'invite à faire un voyage mère-fille en Malaisie. Elle y fera la rencontre d'une jeune héritière, célèbre pour ses frasques et abonnée à la une des journaux à scandales. Burquette y gagnera une célébrité aussi envahissante qu'inattendue. Pendant ce temps, son père se prépare à devenir le Che Guevara de la machine à coudre...»
Petite déception concernant ce tome 2 tant attendu... Si les illustrations sont toujours d'une simplicité efficace et cocasse, l'histoire manque de la savoureuse ironie du premier tome. Dommage car la prémisse a beaucoup de potentiel. On dirait que Francis Desharnais se perd en chemin, reste en surface et finit par se rattraper tant bien que mal dans les dernières pages. Cette fois, la magie n'opère que très peu... Triste.
Lili lui donne: ★ ★ ★ ☆ ☆
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