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dimanche 27 juin 2010

Longs cheveux

Par Benjamin Lacombe, Talents hauts

«Loris est un petit garçon aux cheveux longs, tellement longs qu'on le prend souvent pour une fille. Pourtant les héros aux cheveux longs ne manquent pas!»

Ah! ce Benjamin Lacombe... Les illustrations de cet opus sont si émouvantes; elles nous soufflent l'histoire tout doucement. Très lumineuses aussi, ces images qui valent mille mots, ce qui surprend un brin par rapport à la riche mais sombre palette habituelle de Lacombe. L'histoire est agréable, et plante presque les bases La mélodie des Tuyaux, avec l'entrée en scène du flamenco et de la guitare... mais malheureusement, cette fois, il manque un petit je-ne-sais-quoi pour que la magie opère totalement. Un délice pour les yeux, à découvrir à travers le murmure des illustrations.


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆

La petite Princesse et les livres

Par Gilles Tibo, illustré par Josée Masse, Éditions Imagine, Mes premières histoires, La petite Princesse 3


«Il était une fois une petite Princesse qui détestait les livres. Un jour, elle ordonne à la fée Tourloupinette de sceller tous les livres du royaume. Les petites princesses, comme tous les enfants, ont parfois de bien curieuses idées ! Une histoire aussi surprenante et magique que les mots qui nous font rêver...»


Troisième aventure pour la petite Princesse malcommode... Les illustrations de Josée Masse sont toujours aussi rieuses, colorées et fascinantes... mais cette fois, la plume de Tibo retombe dans ses bonnes vieilles habitudes; le ton pontifiant de l'Adulte qui Sait et qui Enseigne. Dommage car l'histoire avait un bon potentiel, n'eût été de la fin un brin trop moralisatrice. À découvrir tout de même, ne serait-ce que par les éloquentes images de Josée Masse...



Lili lui donne: ★ ★ ★ ☆ ☆

La petite Princesse et le prince


Par Gilles Tibo, illustré par Josée Masse, Éditions Imagine, Mes premières histoires, La petite Princesse 2

«Il était une fois une petite Princesse qui était très jalouse de son voisin, le Prince aux cheveux d'or. Un jour, elle ordonne à la fée Tourloupinette de jeter un Prince trois mauvais sorts... Les petites princesses, comme tous les enfants, sont parfois bien envieuses! Un histoire d'amitié aussi sucrée que des bisous sur les joues.»

Une cocasse petite historiette, un soupçon trop éducative, mais aux personnages attachants. La plume de Tibo est juste, cette fois: pas trop pompeuse, dynamique et coquine. Quant aux illustrations de Josée Masse, elles sont craquantes, toutes en rondeurs et en petits détails savoureux à découvrir! Une série à découvrir en famille, à l'heure du dodo ou de la sieste...


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆

lundi 21 juin 2010

Le lundi tout est différent

Par Christine Nöstlinger, Flammarion, Castor Poche

«Tous les lundis, Kathi va coucher chez sa grand-mère, Lady, une jeune grand-mère de quarante-sept ans, tout à fait fantaisiste... Découvrant que Kathi a des poux, Lady tente de la convaincre de couper ses longs cheveux. Kathi finit par accepter, à la condition que sa grand-mère lui réalise une coiffure punk. Lady se laisse entraîner, et Kathi, ravie, se retrouve avec une crête de cheveux teints en rose, bleu, vert, à la manière iroquoise. À l'école, à la cantine, la nouvelle coiffure de Kathi va faire beaucoup parler d'elle et provoquer bien des réactions vives. Heureusement, Lady est là pour apaiser les conflits...»

Un de mes romans préférés lorsque j'avais une dizaine d'années... L'histoire a plutôt bien vieilli, et les personnages brossés par la plume dynamique et créative de Nöstlinger sont toujours aussi cocasses. Toutefois, la traduction vers le français de ce texte originalement écrit en allemand est beaucoup trop franchouillarde, si bien qu'on s'y perd parfois à cause de références à l'Allemagne maladroitement adaptées à un contexte français de France... Cela dit, à dix ans, cette mauvaise adaptation ne m'avait pas choquée outre-mesure... En effet, sans la collection Castor Poche, et ses traductions plutôt conservatrices et à la française, je n'aurais pas pu découvrir  tous ces auteurs jeunesse étrangers qui ont peuplé mon enfance!


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆

dimanche 20 juin 2010

This Body of Death

Par Elizabeth George, Harper, Inspecteur Linley et Sergent Havers 16

«On compassionate leave after the murder of his wife, Thomas Lynley is called back to Scotland Yard when the body of a woman is found stabbed and abandoned in an isolated London cemetery. His former team doesn’t trust the leadership of their new department chief, Isabelle Ardery, whose management style seems to rub everyone the wrong way. In fact, Lynley may be the sole person who can see beneath his superior officer’s hard-as-nails exterior to a hidden—and possibly attractive—vulnerability. While Lynley works in London, his former colleagues Barbara Havers and Winston Nkata follow the murder trail south to the New Forest. There, they discover a beautiful and strange place where animals roam free, the long-lost art of thatching is very much alive, and outsiders are not entirely welcome. What they don’t know is that more than one dark secret lurks among the trees, and that their investigation will lead them to an outcome that is both tragic and shocking.»

Une incursion enlevante dans le monde bigarré et déstabilisant d'Elizabeth George. On retrouve avec plaisir Linley, Havers et Nakta, les trois mousquetaires de la Met... et on apprend à découvrir Isabelle Ardery, cette nouvelle dirigeante qui malgré des dehors un brin rébarbatifs, réussit à attiser notre curiosité. Bien sûr, comme l'arrivée d'un nouveau personnage dans l'équipe d'enquêteurs (tout comme la place qui lui est graduellement faite dans la vie personnelle de ses coéquipiers) peut choquer plus d'un lecteur, la plume de George s'est faite habile et délicate, tout en restant authentique quant au portrait qu'elle brosse d'Ardery. Bien vite, de toutes façons, l'intrigue laisse le lecteur haletant, le forçant à dévorer avidement les pages sans prendre de pause. Il s'agit encore une fois d'un plongeon dans un monde de demi-teintes, où le Bien et le Mal se courtisent allègrement. Toutefois, contrairement aux trois derniers tomes, l'enquête suit cette fois un parcours un peu plus classique, tourbillonnant pour mieux projeter  le lecteur vers une fin libératrice... Pas de Happy ending tout de même, mais une conclusion qui ébranle moins les repères que celles auxquelles George nous a habitués jusqu'à présent.


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ★   


Pour le lire en version française

vendredi 11 juin 2010

Les héritiers

Par Jean-Pierre Charland, HMH, Les folles années 1

«1919. Comme le reste du monde, Québec émerge de la grippe espagnole et du ralentissement économique dû à la fin de la guerre. Mathieu est revenu profondément transformé de celle-ci. Sa famille s’interroge sur son compte et sa fiancée, Françoise, sur l’avenir de leur relation. Marie continue à diriger de main de maître les destinées de sa boutique, mais devra faire un choix important concernant sa relation avec Paul Dubuc. Quant à Thalie, son combat contre la grippe espagnole n’a fait que la conforter dans ses aspirations.
Du côté de l’autre famille Picard, dont Édouard est dorénavant le chef, on cherche encore à se remettre de la disparition de Thomas, qui laisse un vide énorme. Sa veuve Élisabeth prend une décision qui en surprendra plus d’un dans son entourage et plie bagages, abandonnant Édouard dans un tête-à-tête inconfortable avec sa jeune épouse. Mariés depuis à peine deux ans et nouveaux parents, ils voient, impuissants, se creuser entre eux un fossé chaque jour plus grand. Par ailleurs, Édouard prend de plus en plus sa place aux commandes de l’entreprise que lui a léguée son père et suis ses traces comme organisateur politique. Mais finira-t-il un jour par mûrir?»

Quel bonheur de retrouver les personnages les plus vivants de la série Les Portes de Québec dans cette suite attendue! Cette nouvelle saga familiale aux nombreux rebondissements m'a tenue en haleine jusqu'au tout dernier mot; j'ai dévoré le livre à la vitesse de l'éclair, comme la gourmande que je suis! La plume de Charland cerne toujours aussi habilement toutes les nuances des relations interpersonnelles et sociales si complexes du début du 20e siècle... mais n'arrive toujours pas à intégrer discrètement les comptes-rendus d'événements historiques à l'intrigue. Si la dimension historique des romans me passionne toujours, les interminables et monotones leçons d'histoire de Jean-Pierre Charland ne parviennent pas à susciter mon intérêt, même après 5 tomes d'une saga pourtant délicieuse. J'en suis donc réduite à suivre avec enthousiasme l'évolution de l'action et des personnages, en lisant plus distraitement, voire en diagonale, les passages du type «essai historique» greffés de force à cette histoire si riche et si complète. En espérant que le prochain tome soit aussi enlevant!... et que Charland mette la pédale douce sur la narration exhaustive de faits historiques! Cela dit, c'est une épopée qui vaut le détour!


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆

mardi 8 juin 2010

Le chat qui voulait être un tigre

Par Jean Leroy, illustré par Bérengère Delaporte, Les 400 coups

«Rayé est un chat de salon. Il aurait bien pu se contenter de passer des journées tranquilles auprès de son maître. Mais le petit félin rêve d'une vie sauvage et surtout d'être couronné Roi de la jungle. A la maison, Rayé s'imagine en forêt : il bondit, s'accroche au divan et aux rideaux, éprouvant durement la patience de son maître. Un jour, le brave homme en a assez et prend une décision qui changera à tout jamais leurs vies.»

Parce que même les chats ont des angoisses existentielles...! Joyeux album coloré pour ceux qui rêvent d'être quelqu'un d'autre. Une histoire sympathique où tout est possible, illustrée par les chaleureux crayons de bois de Delaporte. Comme une bouffée d'enfance en quelques traits habiles et simples; une porte ouverte sur l'imaginaire...


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆

L'inondation

Par Pamela Oldfield, Flammarion, Castor Poche

«La famille White habite une maison isolée, au bord de la rivière. Tandis que les parents sont au village, la rivière sort de son lit. A leur réveil, les trois enfants s'aperçoivent qu'ils sont seuls et prisonniers des eaux. Betty, Garry, et Tod, qui n'a que deux ans, trouvent amusant, au début, de regarder, sur l'autre rive, le village inondé! Mais les choses se gâtent rapidement...»

Un souvenir de ma jeunesse qui a fort bien vieilli, ma foi! La plume est toujours aussi dynamique et l'histoire remplie de rebondissements accrocheurs qui nous tiennent en haleine... Quant aux personnages, malgré une certaine propension plus ou moins réaliste à garder un sang froid plutôt adulte et à user d'une débrouillardise peu commune pour deux jeunes préadolescents, ils sont attachants, vivants et drôles. Un sympathique petit roman d'aventure pour les jours de pluie.


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆


Pour le lire en version originale (rare)


dimanche 6 juin 2010

Debout les morts

Par Fred Vargas, J'ai Lu

«Un matin, la cantatrice Sophia Siméonidis découvre, dans son jardin, un arbre qu'elle ne connaît pas. Un hêtre. Qui l'a planté là? Pourquoi? Pierre, son mari, n'en a que faire. Mais la cantatrice, elle, s'inquiète, en perd le sommeil, finit par demander à ses voisins, trois jeunes historiens un peu déjantés, de creuser sous l'arbre, pour voir si... Quelques semaines plus tard, Sophia disparaît tandis qu'on découvre un cadavre calciné. Est-ce le sien? La police enquête. Les voisins aussi. Sophia, ils l'aimaient bien. L'étrange apparition du hêtre n'en devient que plus énigmatique.»


Première incursion dans l'univers doux et sombre de Vargas. La plume est surprenante, brossant l'humain et ses contradictions avec brio. Une histoire intrigante, des personnages complexes et attachants, et la Mort qui plane... De la savoureuse littérature historico-policière rehaussée de touches de fantaisie ici et là; un poème délicieusement inquiétant. J'en suis encore tout ébaubie...


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆

mardi 1 juin 2010

Le choix de Marguerite

Par Bernice Thurman Hunter, Héritage, Alouette

«Une tante adorable, un oncle au sens de l'humour formidable et un cheval superbe, dont elle devient l'amie, permettront-ils à Marguerite de s'adapter à la vie sur la ferme où elle doit séjourner, loin de sa famille et de ses amis, pour guérir de la tuberculose? Chose certaine, la fillette digère très mal qu'on la fuie par crainte de contagion. Et elle n'y va pas par quatre chemins pour le faire comprendre à son entourage. Espiègle plus souvent qu'a son tour, Marguerite prend tout de même la vie au sérieux, et ces longs mois passés a la campagne la conduiront vers une décision déterminante.»

Le sympathique et fascinant «retour à la terre» d'une jeune Torontoise, au début du vingtième siècle... La plume de Thurman Hunter est habile et juste, dessinant sous nos yeux le rythme lent et riche de la campagne ainsi que l'omniprésence de Dame nature. La galerie de personnages est surprenante... et l'inséparable trio de Four Courners, la tante, l'oncle et le personnage principal, Marguerite, est on ne peut plus attachant! Un roman que j'ai découvert pour la première fois au début de l'adolescence... et qui vieillit fort bien! Aux lecteurs frileux, il ne faut pas se fier à la couverture, car toute conventionnelle qu'elle puisse être (voire légèrement repoussante), elle cache une belle aventure...


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆


Pour le lire en version originale