Bonjour à vous, fidèles farfouineurs du chaos sympathique de Lili!
Un petit mot du temps des Fêtes pour vous souffler un gros «Merci!» de continuer à être curieux de mes lectures...
Plus de 1000 messages plus tard, je ronronne toujours autant parmi les livres (j'ai même la chance d'être en leur compagnie tous les jours au boulot!)... et suis toujours aussi incurablement gourmande de mots, avide de découvertes, charmée par les illustrations semées ici et là...
Longue vie à l'évasion parfaite, au plongeon dans la fiction, au temps sauvage savouré tout doucement...
Ne vous laissez pas trop dépasser par la frénésie du temps des Fêtes: au premier signe de panique, ouvrez un bon livre...
Au plaisir de vous croiser entre deux pages!
Vous cherchez?
mercredi 29 décembre 2010
La grammaire est une chanson douce
Par Erik Orsenna, LGF, Le Livre de Poche
«"Elle était là, immobile sur son lit, la petite phrase bien connue, trop connue : Je t’aime. Trois mots maigres et pâles, si pâles. Les sept lettres ressortaient à peine sur la blancheur des draps. Il me sembla qu’elle nous souriait, la petite phrase. Il me sembla qu’elle nous parlait :
– Je suis un peu fatiguée. Il paraît que j’ai trop travaillé. Il faut que je me repose.
– Allons, allons, Je t’aime, lui répondit Monsieur Henri, je te connais. Depuis le temps que tu existes. Tu es solide. Quelques jours de repos et tu seras sur pied.
Monsieur Henri était aussi bouleversé que moi.
Tout le monde dit et répète "Je t’aime". Il faut faire attention aux mots. Ne pas les répéter à tout bout de champ. Ni les employer à tort et à travers, les uns pour les autres, en racontant des mensonges. Autrement, les mots s’usent. Et parfois, il est trop tard pour les sauver."»
Un doux voyage initiatique au pays des Mots, le vrai, l'unique, au sens littéral du terme... La plume d'Erik Orsenna, sensible, juste et envoûtante, fait voguer le lecteur sur des eaux mystérieuses et pourtant connues, à travers cette habile analogie grammaticale. Parfait pour les amoureux de la langue française... ou pour ceux qui, comme moi, sont fascinés par les langues, peu importe leur origine. À lire et surtout à relire doucement, tout doucement... Superbe.
Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ★
dimanche 26 décembre 2010
The Body at the Tower
Par Y. S. Lee, Candlewick Press, Mary Quinn Mysteries, The Agency 2
«Mary Quinn is back, now a trusted member of the Agency, the allfemale detective unit operating out of Miss Scrimshaw's Academy for Girls. Her new assignment sends her into the grimy underbelly of Victorian London dressed as a poor boy, evoking her own childhood memories of fear, hunger, and constant want. As she insinuates herself into the confidence of several persons of interest, she encounters others in desperate situations and struggles to make a difference without exposing -or losing -her identity. Mary's adventure, which takes place on the building site of the clock tower of the Houses of Parliament, offers a fictional window into a fascinating historical time and place.»
Une autre savoureuse intrigue, bien ficelée, de Y. S. Lee! J'ai retrouvé avec bonheur Mary Quinn et ses collègues de l'agence, dans ce policier victorien habile et haletant!... Et ce mystérieux et envoûtant James Easton qui se pointe aussi le bout du nez, sans être invité, compliquant à souhait la tâche (et les émotions) de Mary Quinn: délicieux! Une fin un brin triste peut-être, qui laisse le lecteur en suspens, le forçant gentiment à attendre avidement la sortie du troisième tome...
Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ★
dimanche 19 décembre 2010
Le Roi de la Patate
Par Rogé, illustré par Rogé, Dominique et cie
«Roger est un chien-saucisse au destin incroyable… Il n’est pas du tout le genre de chien à courir après le facteur, à mordre les mollets des cyclistes, ou à japper chaque fois qu’une voiture passe. Tout cela l’ennuie… Sa quête du bonheur fera de lui nul autre que le roi de la patate! Mais est-ce bien ainsi qu’il trouvera ce qu’il cherche?»
Un de mes albums jeunesse préférés de l'année 2010! Rogé nous offre une fois de plus une fable sympathique, cocasse et totalement envoûtante. Tout est exquis, dans cette histoire: la plume fine et coquine, les péripéties attachantes et les illustrations d'une simplicité désarmante. Je suis tombée sous le charme de Roger le chien-saucisse et de ses irrésistibles patates dès la première lecture... et en gourmande que je suis, je n'ai pas pu faire autrement que de le relire encore et encore...
Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ★
Victor et la dent perdue
Par Alain M. Bergeron, illustré par Fil et Julie, HMH
«Victor vient de perdre sa première dent, aussi veut-il l’astiquer et la rendre toute belle et impeccable avant de la glisser sous son oreiller pour la fée des dents. Mais horreur! Alors qu’il la nettoie au-dessus du lavabo, elle tombe dans le tuyau… Comment faire pour expliquer cela à la fée des dents? Cette dernière viendra-t-elle quand même lui apporter une belle pièce?»
Trop mignon, cet album! L'histoire est si attachante... et Victor est tout simplement désopilant, avec sa vision candide de la venue de la Fée des dents! Bien sûr, une fois de plus, Fil et Julie offrent des illustrations mémorables et savoureuses; on plonge dans leur univers avec délice et on s'y sent presque comme à la maison. Un album pour les petits sourires fièrement édentés...
Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆
La craie rose
Par Lili Chartrand, illustré par Marion Arbona, Dominique et cie
«Ce texte magnifique aborde la fête de Noël sous l’angle du partage, de la force des rêves, de l’entraide dans des situations difficiles d’une façon originale.»
Une émouvante histoire de Noël, presque aussi remuante que La petite fille aux allumettes... La plume de Lili Chartrand brosse avec tendresse le petit univers un brin sans espoir de Léa. Puis, les illustrations de Marion Arbona, riches, touchantes, envoûtantes, transportent le lecteur dans un autre univers. Les illustrations d'Arbona, si justes, transforment à elles seules, ou presque, un conte sympathique, en un classique à relire encore et encore...
Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆
Le plus beau des cadeaux
Par Amélie Callot, Alice Jeunesse
«À lui seul, ce superbe album nous montre tous les visages de l’amour : l’amour qu’on rêve, qu’on partage, qu’on accepte, qu’on veut garder pour soi ou donner à tous, l’amour qui s’en va, celui qui reste pour toujours, l’amour qu’on attend, qu’on protège, qu’on câline… Sans mièvrerie, mais avec beaucoup d’humour et de tendresse, Amélie Callot nous peint toutes les visions de l’amour. Le symbole universel du cœur en tant que signe d’amour est présent à chaque page, mais de manière fantaisiste et souvent très originale : des poissons dans l’océan, des nuages, des papillons, des notes de musique…»
Petit album qui rime avec l'amour... Les textes sont amusants, surtout pour les tout-petits, mettant en vedette l'amour sous toutes ses formes. Les illustrations, quant à elles, sont très colorées, mais si le contexte de chaque image est intéressant, les personnages sont plus ou moins réussis, empêchant le lecteur de vraiment plonger dans leur univers... Joli album, mais sans plus. Il manque un soupçon de magie...
Lili lui donne: ★ ★ ★ ☆ ☆
vendredi 17 décembre 2010
Le Petit Carnet rouge
Par Josée Ouimet, HMH, Atout Histoire
Grande déception que ce court roman historique de Josée Ouimet... La plume déborde de moralité et de valeurs chrétienne, décourageant l'attachement aux personnages dès les premiers mots. Puis, malgré une prémisse prometteuse (l'implication involontaire d'une jeune fille de 14 ans dans l'effort de guerre), l'histoire finit en queue de poisson, l'auteur survolant le contexte historique à vitesse vertigineuse, ne laissant pas les péripéties s'installer, prendre racine (la piste du petit carnet rouge est balayée du revers de la main), ayant l'air de vouloir boucler au plus vite son roman de bon ton. Il s'agit presque d'un roman du Terroir qui ne s'assume pas (on est loin de la qualité de Maria Chapdelaine!), tellement les valeurs chrétiennes effacent toute humanité chez les personnages et de la façon dont l'option «sage et conventionnelle» de fréquenter un fils de cultivateur triomphe! Je ne le relirai certainement pas!... Dommage...
«Printemps 1945. La guerre fait rage en Europe. Comme tant d'autres de ses compatriotes au Canada, Marie-Louise, 14 ans, participe à l'effort de guerre. Après les longues heures de travail à l'usine, elle découvre la vie nocturne en compagnie d'Alex, une amie plutôt dégourdie qui l'entraîne dans un tourbillon d'aventures. D'abord fascinée, la jeune fille déchante très vite puis s'interroge. A quoi ressemblera son avenir après ce terrible conflit?»
Grande déception que ce court roman historique de Josée Ouimet... La plume déborde de moralité et de valeurs chrétienne, décourageant l'attachement aux personnages dès les premiers mots. Puis, malgré une prémisse prometteuse (l'implication involontaire d'une jeune fille de 14 ans dans l'effort de guerre), l'histoire finit en queue de poisson, l'auteur survolant le contexte historique à vitesse vertigineuse, ne laissant pas les péripéties s'installer, prendre racine (la piste du petit carnet rouge est balayée du revers de la main), ayant l'air de vouloir boucler au plus vite son roman de bon ton. Il s'agit presque d'un roman du Terroir qui ne s'assume pas (on est loin de la qualité de Maria Chapdelaine!), tellement les valeurs chrétiennes effacent toute humanité chez les personnages et de la façon dont l'option «sage et conventionnelle» de fréquenter un fils de cultivateur triomphe! Je ne le relirai certainement pas!... Dommage...
Lili lui donne: ★ ★ ☆ ☆ ☆
mercredi 15 décembre 2010
Le journal d'Alice - tome 1
Par Sylvie Louis, Dominique et compagnie, Le journal d'Alice
«Aujourd’hui, en rangeant le fouillis accumulé dans ma chambre, je suis tombée sur les deux cahiers qu’oncle Alex m’a offerts pour mes dix ans. L’un des cahiers a une couverture d’un rose merveilleux. Ça m’a donné une idée. Je vais commencer un journal intime! Justement, demain, c’est la rentrée et j’aurai sûrement plein de choses à écrire. Je me demande qui sera mon enseignante… Et qui se retrouvera dans ma classe… Ce serait trop cool d’être encore avec Marie-Ève (ma meilleure amie)! Et l’horreur absolue de devoir encore supporter l’horrible Gigi Foster (mon ennemie publique numéro un).»
Une sympathique petite série pour les 8-9 ans... La plume de Sylvie Louis est amusante et les personnages attachants, bien que parfois un brin trop remplis de bons et nobles sentiments. Cela dit, l'histoire est riche en rebondissements et donne le goût de poursuivre l'aventure avec Alice, Grand-Coeur, Marie-Ève et Caroline. Une chouette alternative pour les plus jeunes qui meurent d'envie de lire le Journal d'Aurélie Laflamme comme les plus grands!
Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆
mardi 14 décembre 2010
The Case of the Missing Marquess
Par Nancy Springer, Penguin Young Reader Group, An Enola Holmes Mystery 1
«When Enola Holmes, sister to the detective Sherlock Holmes, discovers her mother has disappeared, she quickly embarks on a journey to London in search of her. But nothing can prepare her for what awaits. Because when she arrives, she finds herself involved in the kidnapping of a young marquess, fleeing murderous villains, and trying to elude her shrewd older brothers all while attempting to piece together clues to her mother s strange disappearance. Amid all the mayhem, will Enola be able to decode the necessary clues and find her mother?»
Très heureuse d'avoir découvert cette détective insoupçonnée qu'est la soeur de Sherlock et Mycroft Holmes! La plume agile et imaginative de Nancy Springer brosse un portrait intéressant de la famille de Sherlock Holmes (le frère aîné plus conventionnel, la mère indépendante d'esprit et artiste, et la soeur cadette, Enola, qui marche définitivement dans les traces maternelles) et entraîne le lecteur dans une intrigue palpitante, au coeur du Londres de la fin du XIXe siècle. Les personnages vibrent de vie et de vérité; on les quitte à regret à la fin du roman. Un judicieux et savoureux mélange de policier et de roman historique, où pour une fois, les femmes ont un rôle principal! Une série incontournable...
Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆
dimanche 12 décembre 2010
Que le grand cric me croque!
Par Maxime Roussy, La semaine, Le blogue de Namasté 6
«"Il se passe tellement de chose dans ma vie que j'ai l'impression d'être dans une barque trouée en plein milieu de l'océan pendant une tempête». Non seulement il y a l'objet que mon mystérieux correspondant m'a donné et qui pourrait créer une explosion atomique à l'école. Il y a mon frère et Tintin qui ont élaboré un plan complètement débile auquel je dois participer. Et le beau Michaël, qui fait battre mon cour de plus en plus fort, est revenu dans le paysage. Il y a aussi Mathieu, le beau Mathieu." Namasté va certainement devoir faire un choix, et si elle faisait le mauvais choix?»
Encore un tome rempli de rebondissements «typiquement adolescents» d'un point de vue adulte... La plume est très ostensiblement éducative et mon plaisir de lectrice a en été bousculé malheureusement... Bien sûr, j'ai lu le livre avec l'appétit de savoir comment certains des attachants personnages évolueraient, et j'ai été satisfaite d'être témoin de ces chassés-croisés amoureux intenses et authentiques. Je me risquerai même à lire le prochain tome afin de savoir comment Namasté se sortira de son dilemme... mais je dois dire que depuis 2 ou 3 tomes (depuis que la série a été rachetée par les Éditions La Semaine, en fait), la qualité et la richesse de l'histoire laissent à désirer. Pour une série qui avait commencé en lion, se démarquant avec brio des Aurélie Laflamme, voilà que la magie n'opère plus... ou presque. Très dommage...
Lili lui donne: ★ ★ ★ ☆ ☆
vendredi 10 décembre 2010
The Ship of Brides
Par Jojo Moyes, Hodder and Stoughton
«Embark on a beautiful romance with the breakout novel from RNA prize winner Jojo Moyes - based on a compelling true story. How far would you go for love? The year is 1946, and all over the world young women are crossing the seas in their thousands en route to the men they married in wartime, and an unknown future. In Sydney, Australia, four women join 650 other brides on an extraordinary voyage to England - aboard HMS Victoria, which still carries not just arms and aircraft but a thousand naval officers and men. Rules of honour, duty, and separation are strictly enforced, from the aircraft carrier's Captain down to the lowliest young stoker. But the men and the brides will find their lives intertwined in ways the Navy could never have imagined. And Frances Mackenzie - the enigmatic young bride whose past comes back to haunt her thousands of miles from home - will find that sometimes the journey is more important than the destination.»
Un pan d'histoire souvent oublié, que la plume de Jojo Moyes fait revivre avec une vérité et une sensibilité émouvante. L'intrigue est morcelée par de fréquents retours dans le passé des différents personnages; ce type de récit déconstruit m'a paru un brin ardu à suivre pendant les cent premières pages... puis, je me suis laissée porter par l'aventure et j'ai vogué à travers le quotidien singulier de ces épouses sur le Victoria, jusqu'à ce que toutes les pièces du casse-tête reprennent leur place à la toute fin. Un soupçon d'amour et surtout un vibrant triomphe de l'humain contre l'adversité... À découvrir!
Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆
samedi 4 décembre 2010
La colère des MacGregor
Par Thomas Lavachery, Bayard jeunesse
«À peine arrivé chez sa grand-mère pour les vacances, Nelson se voit remettre la clé du grenier avec ces simples mots : " Le moment est venu ". Le garçon est loin de se douter que derrière la porte, il a rendez-vous avec son histoire familiale. Il va devoir délivrer ses ancêtres de la terrible malédiction qui pèse sur eux depuis des centaines d'années...»
Je n'étais pas du tout certaine, en ouvrant ce roman, de ce à quoi j'aurais droit: un roman écrit en création collective avec les élèves d'une classe de CM2, ça peut être excellent... ou tristement décousu d'avoir trop voulu faire plaisir à tous les créateurs impliqués... À ma grande surprise, toutefois, la plume est sympathique et la structure du récit démontre toute la bonne volonté et un travail acharné (et efficace) d'épuration par les participants. J'ai donc pu plonger avec joie dans cette histoire charmante et rocambolesque, historique et enlevante, aux personnages très attachants (Jacques et sa sensitive, Victoria, la voisine âgée aux mille idées, Bobby le perroquet savant et Nelson, le héros des âmes!). Un tout petit bémol pour les lecteurs québécois: la plume est extrêmement franchouillarde et les référents définitivement français (malgré un effort d'adaptation de la part de l'éditeur). Ça gêne un peu l'enthousiasme au début, mais après quelques pages, on s'y fait et on file derrière Nelson et Victoria, écumant les antiquaires et usant de notre imagination pour sauver les ancêtres de Trieu in extremis...
Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆
jeudi 2 décembre 2010
Jane and the Ghosts of Netley
Par Stephanie Barron, Bantam Books, Jane Austen 7
«As Jane Austen stands before the abandoned ruins of Netley Abbey, she imagines that ghosts really do haunt the centuries-old monastery. But the green-cloaked figure who startles her is all too human and he bears an unexpected missive from Lord Harold Trowbridge, one of the British government’s most trusted advisers—and a man who holds a high place in Jane’s life.Trowbridge tells Jane about a suspected traitor in their midst—and the disastrous consequences if she succeeds. But is Sophia Challoner, a beautiful widow with rumored ties to Emperor Bonaparte, really an agent of the enemy? Dispatched to Netley Lodge, Jane sets about gaining the confidence of the mysterious and intriguing lady even as Trowbridge’s grim prediction bears fruit: a British frigate is set afire and its shipwright found with his throat cut.It’s clear that someone is waging a clandestine war of terror and murder. But before Jane can follow the trail of conspiracy to its source and unmask a calculating killer, the cold hand of murder will fall mercilessly yet again—and suddenly Jane may find herself dying for her country.»
Une merveille de suspense historique et victorien! La plume de Stephanie Barron n'a jamais été aussi agile et délectable. J'ai lu ce roman avec avidité, m'attachant au passage à cette chère Jane Austen, que Barron fait «revivre» ici avec une vérité déroutante , et à son charmant, mais provoquant, Lord Harold Trowbridge. L'intrigue est enlevante à souhait... et il y a même un brin d'humanité pour les coeurs plus tendres, comme le mien (sans tomber dans l'édulcoré, bien sûr)! Un des tomes les plus fins de la série Jane Austen...
dimanche 28 novembre 2010
Mes 5 meilleurs... mis à jour!
En cette première fin de semaine enneigée, quoi de mieux qu'un livre réconfortant et un grand bol de chocolat chaud?...
Pour ceux et celles qui sont dans l'inconfortable position «entre deux livres», sachez que je viens tout juste de mettre mes sections Mes 5 meilleurs à jour...
Alors, bon farfouinage!... et bonne lecture!
Pour ceux et celles qui sont dans l'inconfortable position «entre deux livres», sachez que je viens tout juste de mettre mes sections Mes 5 meilleurs à jour...
Alors, bon farfouinage!... et bonne lecture!
Le chien des Baskerville
Par Arthur Conan Doyle, adapté par Ian Edginton, illustré par I. N. J. Culbard, Akileos
«Sir Charles Baskerville est retrouvé mort à la lisière des marécages au coeur des landes du Devonshire. Un chien, venu des enfers, serait à l'origine de cette mort. Sherlock Holmes est réquisitionné pour enquêter.»
Habile adaptation de cette délectable enquête de Sherlock Holmes; tous les éléments qui font de ce mystère un succès sont présents. Je n'étais pas certaine de la mise en images et de l'ampleur du contenu des bulles de texte, de prime abord: cela me semblait tout à fait contre-intuitif, je me sentais envahie par le texte et bombardée d'images qui ne collaient pas du tout à ma perception du duo légendaire de Baker Street. Toutefois, au fil des pages, l'intrigue m'a accrochée et l'histoire a filé à la vitesse de l'éclair. La conception graphique nourrit finalement l'ambiance d'oppression et d'angoisse qui plane à Baskerville Hall. En ce qui concerne la traduction, elle est relativement acceptable (même si j'ai été tentée de le lire en version orginale tout d'abord). Un sympathique roman graphique donc... et une solution idéale pour les lecteurs démotivés que l'idée de lire de la fiction décourage: c'est une excellente façon d'aborder des classiques!
Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆
samedi 27 novembre 2010
Le premier jour
Par Robert Soulières, illustré par Christine Battuz, Les 400 coups
«Julien n'arrive pas à dormir, il est angoissé. C'est parce que demain, Julien ira à la maternelle pour la première fois et que ses grands frères s'amusent à lui faire des peurs. Ils lui racontent que l'école c'est épouvantable, que des voyous de 6e année vont lui mettre des grenouilles et des sangsues dans ses bottes de pluie, qu'au dîner des extraterrestres laids et gluants vont vouloir lui voler son lunch et que l'année dernière un autobus rempli de maternelles s'est volatilisé lors de la première journée. Rien de trop rassurant. Le lendemain, Julien prend ses précautions. Il met dans son sac tout neuf son étoile de shérif, ses lunettes à rayons paralysants et sa cape de super héros. Quoi qu'il arrive, il sera prêt. Bref, une grosse journée l'attend!»
Un album excellent en tous points! La plume agile et drôle de Robert Soulières nous raconte une histoire délicieusement abracadabrante au sujet de cette fameuse Rentrée scolaire avec un grand R, mettant en vedette les inévitables, mais si réconfortants malgré tout, grands frères qui taquinent, qui asticotent, qui font vivre les monstres sous les lits. Quant aux illustrations colorées, éloquentes et joyeusement folichonnes de Christine Battuz, elles font littéralement ronronner l'imaginaire de plaisir! Un régal littéraire à lire avec ces jeunes et vaillants chevaliers qui affrontent l'école pour la première fois.
Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ★
jeudi 25 novembre 2010
Mathieu et l'affaire Aurore
Par Jean-Pierre Charland, HMH, Les folles années 2
«1920. La Grande guerre et la grippe espagnole deviennent de mauvais souvenirs, la vie reprend son cours. Au sein de la famille de Marie Picard, les enfants suivent leur destin. Thalie se trouve à Montréal, entichée plus que jamais de ses études de médecine. De son côté, Mathieu découvre à la pratique du droit des à-côtés déplaisants. Son emploi au bureau du Procureur général l'amène à jouer un rôle de premier plan dans une histoire susceptible de donner des haut-le-cœur à tout le Québec : celle d'Aurore Gagnon, l'enfant martyre de Sainte-Philomène-de-Fortierville. Au moment où Mathieu visite cette paroisse pour la première fois, la petite victime gît déjà sur les planches de son cercueil. Il fait toutefois connaissance de sa sœur aînée, Marie-Jeanne. Celle-ci, âgée de douze ans, a été témoin de tous les mauvais traitements. Elle cherche à démêler ses sentiments : un amour inconcevable pour sa belle-mère et la crainte de subir les mêmes châtiments horribles. Les premières étapes du processus judiciaire laissent croire que les parents échapperont à la justice : après tout, ont-ils fait autre chose que de mener une enfant récalcitrante sur le chemin de la vertu? Le jeune homme réussit à tisser avec la fillette une relation de confiance. Elle se confie d'abord à lui, elle témoigne ensuite en faveur de la Couronne. Mais ses demi-frères, les propres enfants de la marâtre, feront-ils de même? Qu’adviendra-t-il de la mère et du père à l’issue du procès? Au fil de ces événements dramatiques, Mathieu, qui occupe la place centrale de ce roman, apprendra à se réconcilier avec son propre passé tumultueux.»
Ouf! Deuxième tome excellent mais plutôt sombre et sordide, ayant pour toile de fond cette tristement fameuse affaire d'Aurore l'enfant martyre. En fait, quand je dis «toile de fond», il s'agit plutôt d'une reconstitution consciencieuse de la mort de l'enfant et du procès qui s'en est suivi. Cette fois, Jean-Pierre Charland maîtrise parfaitement la fusion entre saga familiale et fait historique: on ne sent pas une seule fois le ton didactique des «cours d'histoire» qui nous faisaient décrocher dans Les Portes de Québec, ainsi que dans le premier tome des Folles années. Dès les premières pages, on plonge dans l'univers terrorisant et déséquilibré de la famille Gagnon de Sainte-Philomène, suivant ensuite Mathieu dans sa découverte de la «vraie» justice des tribunaux, celle des stratégies, des points de droit, du triomphe de la procédure au détriment de l'humain, parfois. Si la plume de Charland n'a jamais été aussi juste, son sujet est un brin dérangeant pour les sensibles de ma trempe. Que ce soit à coups d'interrogatoires en privé, de récits informels au bord du foyer ou à l'aide des joutes verbales du tribunal, le lecteur est immergé dans l'affaire d'Aurore, enseveli sous les détails terribles. Avis à ceux dont l'imaginaire s'emballe pour un rien: c'est une histoire pour les endurcis... Et si, comme moi, vous mourrez d'envie de le lire tout simplement pour continuer à suivre la vie de la singulière famille Picard de la Haute-Ville, eh bien, planifiez quelques pauses salutaires durant votre traversée du livre... et permettez à vos yeux de glisser en diagonale sur les descriptions trop précises quand votre coupe sera pleine... Une réussite que cette réalité à peine soutenable que Charland parvient habilement à faire revivre au lecteur...
Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆
mardi 23 novembre 2010
Indie Kidd - Comment être douée (ou presque)?
Par Karen McCombie, La Courte Échelle, Indie Kidd 1
Chouette petite série pour les jeunes de 8 ou 9 ans. Les personnages sont sympathiques et attachants... et l'histoire cocasse. Toutefois, la plume est un brin trop teintée de «bons sentiments», et infantilise le lecteur: en ce sens, la version originale anglaise est sûrement plus nuancée et fine. À découvrir donc, même si cela manque d'un je-ne-sais quoi de loufoque et de magique que sa savoureuse série presque soeur, Clarice Bean, nous propose et qui la rend si irrésistible...
«Indie doit rédiger son « curicle homme vie thé » et dresser la liste de ses talents. Rien de plus simple, quand on danse la gigue irlandaise comme So, ou que l’on connaît de grands mots savants comme Phie. Mais l’exercice se corse pour Indie. Elle a beau être serviable, la gentillesse n’est pas un talent, n’est-ce pas? Indie aura plus de facilité à faire le CV de Beignet, un chien abandonné, pour inciter les gens à l’adopter malgré son allure ingrate. Mais est-ce que ce geste charitable l’aidera à déterminer en quoi elle est douée (ou presque)?»
Chouette petite série pour les jeunes de 8 ou 9 ans. Les personnages sont sympathiques et attachants... et l'histoire cocasse. Toutefois, la plume est un brin trop teintée de «bons sentiments», et infantilise le lecteur: en ce sens, la version originale anglaise est sûrement plus nuancée et fine. À découvrir donc, même si cela manque d'un je-ne-sais quoi de loufoque et de magique que sa savoureuse série presque soeur, Clarice Bean, nous propose et qui la rend si irrésistible...
Lili lui donne: ★ ★ ★ ☆ ☆
Pour le lire en version originale
lundi 22 novembre 2010
La voix du diable
Par Sylvie Brien, Gallimard jeunesse, Hors piste, Les enquêtes de Vipérine Maltais 4
«Un journaliste véreux vient d'être retrouvé mort dans le vestiaire d'une piscine à Québec. Dans ses derniers moments, il aurait déclaré que le diable était venu le chercher. Vipérine Maltais est appelée pour mener l'enquête avec sa tante, la directrice du pensionnat. Elle interroge une vieille fille aigrie, un marchand de frites et un garçon malicieux.»
Petite enquête sympathique et relativement bien roulée. On retrouve avec plaisir Vipérine et sa tante, en visite dans la mythique ville de Québec. La plume de Sylvie Brien est habile, certes, mais toujours un brin trop pompeuse et franchouillarde: cette fois, le niveau de langage très soutenu et les référents visiblement européens, malgré le contexte québécois, dérangent la lecture et nuisent à la crédibilité de l'intrigue. Un peu dommage car la prémisse était on ne peut plus prometteuse!...
Lili lui donne: ★ ★ ★ ☆ ☆
dimanche 21 novembre 2010
A Spy in the House
Par Y. S. Lee, Candlewick Press, Mary Quinn Mysteries, The Agency 1
«Rescued from the gallows in 1850s London, young orphan (and thief) Mary Quinn is surprised to be offered a singular education, instruction in fine manners - and an unusual vocation. Miss Scrimshaw's Academy for Girls is a cover for an all-female investigative unit called The Agency, and at seventeen, Mary is about to put her training to the test. Assuming the guise of a lady's companion, she must infiltrate a rich merchant's home in hopes of tracing his missing cargo ships. But the household is full of dangerous deceptions, and there is no one to trust - or is there? Packed with action and suspense, banter and romance, and evoking the gritty backstreets of Victorian London, this breezy mystery debuts a daring young detective who lives by her wits while uncovering secrets - including those of her own past.»
Belle découverte que ce roman policier victorien à l'intrigue délicieusement bien ficelée! Sous la plume fine et vive de Y. S. Lee, Mary Quinn et son entourage vibrent de vérité sous les yeux du lecteur. Un monde fascinant, un brin sombre et complexe auquel on aimerait appartenir... Plongez sans regarder en arrière et vous serez emporté par un savoureux tourbillon de mystère et de rebondissements!
jeudi 18 novembre 2010
Éléonore - Les détours nécessaires
«Éléonore doit prendre de graves décisions : élèvera-t-elle sa fille avec Malik, celui dont elle rêve depuis toujours ? Donnera-t-elle une chance à leur relation ? Quel rôle accordera-t-elle à Matthew, son grand ami sur qui elle peut toujours compter ? Quant à Allegra, elle entame un cheminement personnel douloureux alors que Yasmina vit la vie d’une grande intellectuelle à Paris mais devra mettre ses principes à l’épreuve lorsque l’amour viendra cogner à sa porte.»
Eh oui, c'est le regard coupable et le livre timide que j'ai entrepris la lecture de la suite des «folles» aventures de ces trois jeunes femmes élevées à Outremont et «éprouvées» par la vie. Pour être bien honnête, si la plume de Nadia Lakhdari King manque toujours autant de subtilité et sue les bons sentiments et la morale de petite fille de bonne famille, je me suis assez attachée aux personnages pour consommer ce roman d'une traite, sans prendre le temps de penser (!). Cela dit, si ma curiosité a été piquée dès les premières pages et mon attention maintenue par une avalanche de péripéties toutes plus catastrophiques les unes que les autres, je suis indiscutablement restée sur ma faim d'un point de vue littéraire. Il s'agit vraiment d'un roman léger, qui se gonfle un brin d'une importance déplacée, et dont la plume édulcorée est loin d'être mémorable. Exactement comme choisir de manger une palette de chocolat au lait commerciale, pour un moment de bonheur qui finalement tombe un peu sur le coeur...
Lili lui donne: ★ ★ ☆ ☆ ☆
mardi 16 novembre 2010
Ne touche pas aux crapauds! et autres sottises que disent les adultes
Par Catherine Rondina, illustré par Kevin Sylvester, Scholastic
«Tes parents t’ont dit ça des millions de fois, mais t’es-tu déjà demandé si c’était vrai? Voici l’occasion de le découvrir une fois pour toutes. Ne touche pas aux crapauds! te répond franchement. Au fil des pages, tu sauras si la foudre peut frapper deux fois au même endroit, si les aliments frits causent l’acné, s’il arrive à un éléphant d’oublier... Un homme averti en vaut deux!»
Une sympathique découverte que cette «encyclopédie» de l'insolite! La plume est accessible, sans être trop simpliste, les questions sont originales et bien adaptées aux référents de l'Amérique du Nord, le format compact nous invite à le traîner partout avec nous et la mise en page est attrayante. Bref, une belle réussite à glisser dans le bas de Noël!
Du soccer extrême!
Par François Gravel, FouLire, Les histoires de Zak et Zoé 1
«L’histoire de soccer de nos deux héros est palpitante et drôle. Un instructeur pas commode, des adversaires à qui arrivent bien des malheurs, des jeux de pieds et de tête à te faire rire aux éclats. Avec leur imagination, sauront-ils arriver au but?»
Petite déception d'une grande admiratrice de François Gravel... La plume est toujours aussi cocasse et farfelue, mais cette fois, on sent tellement la machine éducative gronder derrière les mots que les personnages en perdent leur éclat et l'histoire s'essouffle avant même d'avoir commencé... Vraiment dommage pour cette toute nouvelle collection chez Foulire: la magie de Gravel n'opère pas...
Lili lui donne: ★ ★ ☆ ☆ ☆
lundi 15 novembre 2010
Jane and the Prisoner of Wool House
Par Stephanie Barron, Bantam Books, Jane Austen 6
«On a raw February morning, Jane Austen first learns of the case of Captain Tom Seagrave, who faces execution for a murder he swears he didn't commit. Together, she and her brother Frank, a post captain in the Royal Navy, set out to uncover the truth. It is a journey that leads from the troubled heart of Seagrave's family, through the seaport's worst sinkholes, and finally to the prison of Wool House. Risking contagion or worse, Jane comes away with more questions than answers. Did one of Seagrave's jealous colleagues frame the unpopular captain? Was a veiled political foe at work? And what of the sealed orders under which Seagrave embarked that fateful night on his ship, the Stella Maris? Then death surfaces again... and Jane must race to untangle the final knots - before she is caught in a killer's net.»
Un leeeent départ, une mise en contexte élaborée (et un brin laborieuse parfois!) à la manière de cette délicieuse Jane Austen que Stéphanie Barron fait revivre avec une habileté troublante... mais une fois les personnages présentés, les lieux bien posés, l'intrigue devient tout simplement enlevante! Un excellent roman policier, sis dans le milieu authentique et rude de la marine britannique, et qui se lit sans prendre le temps de faire une pause pour redescendre sur la terre ferme... Décidément, un autre excellent tome de cette série, qui s'annonçait pourtant très ordinaire si on se fie aux premiers mystères. Un roman policier d'époque savamment tricoté!
mercredi 10 novembre 2010
13 Little Blue Envelopes
Par Maureen Johnson, Harper Collins
«Everything about Ginny will change this summer, and it's all because of 13 little blue envelopes! Ginny, aged 17, is left 13 little blue envelopes by her free-spirited young Aunt Peg. Little does she know just how much they will change her life! / Inside envelope No 1 is money and instructions to buy a plane ticket. / Inside envelope No 2 are directions to a specific London flat / Inside envelope No 3 a note to Ginny says: Find a starving artist. / And because of envelope No 4 Ginny and a man called Keith go to Scotland together, with somewhat disastrous -- though utterly romantic -- results.»
Un sympathique voyage au coeur de l'Europe... et de soi-même. La plume de Maureen Johnson est juste et drôle, faisant vivre une tante Peg que nous aurions tous voulu avoir dans la famille! Et que dire de l'aventure qu'elle propose à Ginny: un mystère qui fait frétiller d'envie et de hâte le lecteur dès la première page. Un roman à découvrir, décidément, et qui vaut mille fois mieux que les affreuses pages couverture proposées autant dans l'édition originale que dans sa version française! Pour les timides qui n'ont jamais osé plonger sans filet...
lundi 8 novembre 2010
Le tueur à la cravate
Par Marie-Aude Murail, École des Loisirs, Médium
«Grâce à quelques clics et une adresse mail bidon, Ruth Cassel a pu s'inscrire sur le site perdu-de-vue.com et y déposer une vieille photo de classe en noir et blanc trouvée dans les affaires de son père. La manip n'a qu'un seul but : l'aider à différencier les deux blondes aux yeux noisette sur la photo, Marie-Ève et Ève-Marie, respectivement la mère de Ruth et sa soeur jumelle, décédées à vingt ans d'intervalle. Très vite, comme s'ils avaient attendu ce signal, des anciens de la terminale C3 se manifestent. L'ex-beau gosse de la classe, une prof de philo à la retraite, une copine des jumelles et, en prime, un grand-père dont Ruth ne soupçonnait pas l'existence, s'empressent de répondre. Tout pourrait s'arrêter-là... Mais la photo de classe a réveillé de terribles souvenirs. Les e-mails évoquent un meurtre commis l'année de la terminale, celui d'Ève-Marie. Ils parlent d'un étrangleur récidiviste, le Tueur à la cravate. Bien plus effrayant, ils mettent en cause l'une des personnes que Ruth aime le plus au monde, son propre père, Martin Cassel... Ce thriller se double d'un journal de bord, Comment naît un roman (ou pas). Marie-Aude Murail y raconte au quotidien son métier d'écrivain et la lente élaboration de ce Tueur à la cravate. Suspense garanti!»
Un polar terrible et sublime de cette inénarrable Marie-Aude Murail! Sa plume est habile et inquiétante à souhait, et les personnages attachants, et humains, et imparfaits, et délicieusement intrigants... Je l'ai dévoré tout cru, sans prendre le temps de souffler, négligeant mon quotidien, happée par les mots... À lire sous la couette, avec une petite veilleuse, pour chasser les ombres... et les assassins!
Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ★
vendredi 5 novembre 2010
Le menteur et la rouspéteuse
Par François Barcelo, Soulières Éditeur, Chats de gouttière
«"Myriam n’a pas envie de passer deux fins de semaine de suite avec moi. Je connais ma fille. La semaine dernière, elle a passé son temps à rouspéter contre tout ce que je faisais, même quand je ne faisais rien."
" — Quoi ? J’y suis allée la semaine passée! … Papa est d’accord?
— Je lui ai parlé. Rien ne lui fait plus plaisir.
Mon père est le champion des menteurs. Lui, content de me voir deux fins de semaine de suite? Quand ça arrivera, les poules auront des patins à roulettes!"
"— Ma grande ! Qu’est-ce que tu fais là?
— Ben, je viens pour la fin de semaine."»
«"Myriam n’a pas envie de passer deux fins de semaine de suite avec moi. Je connais ma fille. La semaine dernière, elle a passé son temps à rouspéter contre tout ce que je faisais, même quand je ne faisais rien."
" — Quoi ? J’y suis allée la semaine passée! … Papa est d’accord?
— Je lui ai parlé. Rien ne lui fait plus plaisir.
Mon père est le champion des menteurs. Lui, content de me voir deux fins de semaine de suite? Quand ça arrivera, les poules auront des patins à roulettes!"
"— Ma grande ! Qu’est-ce que tu fais là?
— Ben, je viens pour la fin de semaine."»
Troisième tome d'une série savoureuse de François Barcelo! Encore une fois, sa plume navigue avec brio dans les eaux tumultueuses de l'intergénérationel... et quel humour désopilant! L'objectif «éducatif» est finement traité et le plaisir toujours au rendez-vous! Chapeau!
Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆
jeudi 4 novembre 2010
Éléonore - Le quartier de l'orgueil
Par Nadia Lakhdari King, Éditions de la Goélette, Éléonore 1
«Éléonore et ses grandes amies vivent dans le milieu à la fois privilégié et exigeant d'Outremont et de ses collèges privés. Lorsque le monde d'Éléonore s'écroule, elle doit trouver la force de faire des choix difficiles. Allegra, quant à elle, cherche jusqu'à New York une reconnaissance qui lui coûte cher et semble lui échapper. De son côté, Yasmina poursuit sa quête de perfection loin des cercles élitistes du quartier chic montréalais. Le premier tome de cette saga nous plonge dans l'univers de trois jeunes femmes aussi touchantes que différentes qui affrontent un destin auquel aucune ne semblait promise.»
Roman léger et féminin, tel qu'annoncé, mais dans lequel j'ai découvert avec surprise des héroïnes (et une histoire) d'âge secondaire... Étrange, pour un roman québécois classé dans la fiction adulte (cela dit, il en a peut-être été ainsi à cause de quelques scènes légèrement frivoles, mais bon, il n'y a rien de bien choquant pour les jeunes adultes...). La plume de Nadia Lakhdari King est juste et simple, certes, mais pour une auteure qui veut montrer que les jeunes filles d'Outremont ont elles aussi de «vrais problèmes», ses personnages évoluent tout de même dans une opulence qui aplanit plusieurs difficultés et font montre d'un sens moral un brin lourd et peu crédible. Un roman à la Nadine Bismuth (Scrapbook), même contexte déconnecté de la réalité de la plupart des gens, mais sans le ton snob. Quelque peu déçue donc... Pas de très grande voltige... Cela dit, les personnages sont suffisamment attachants pour que je me risque (presque honteusement) à lire le deuxième tome en cachette...
Lili lui donne: ★ ★ ☆ ☆ ☆
mardi 2 novembre 2010
Une jeune femme en guerre - Automne 1945-Été 1949
Par Maryse Rouy, Québec Amérique, Une jeune femme en guerre 4
«Avec ce quatrième tome, Maryse Rouy clôt magnifiquement sa série Une jeune femme en guerre. Alors que les trois premiers se déroulaient pendant la Seconde Guerre mondiale, nous sommes à présent dans les difficiles années qui ont suivi : crise du logement, chômage, grèves, renvoi à la maison des femmes auxquelles l'absence des hommes avait permis de travailler à l'extérieur du foyer et de goûter ainsi une liberté à laquelle elles aspiraient. Mais ceux qui reviennent de la guerre ont en tête des images terribles qui les poursuivront toute leur existence. Si certains sont tellement blessés qu'ils ne parviennent pas à surmonter l'épreuve du retour, Lucie et son frère Jacques font partie de ceux qui auront la force de reprendre leur vie en main. À Montréal, on ne permet pas à la jeune femme de continuer à exercer son métier de journaliste, mais tenace comme à son habitude, Lucie parviendra contre toute attente à reconquérir sa place. Sa vie amoureuse ne sera pas plus facile que sa vie professionnelle, mais de ce côté-là aussi, l'inattendu sera au rendez-vous.»
Je viens de terminer, à regret, ce dernier tome de la série Une jeune femme en guerre, après l'avoir tout simplement dévoré tout cru, sans même prendre la peine de respirer entre les phrases... C'est une conclusion en tous points habile et fine, qui boucle merveilleusement bien la boucle! Maryse Rouy jongle de main de maître (ou de maîtresse!) avec la fiction et l'Histoire, aiguillant le lecteur sur des faits historiques sans que le ton ne devienne trop didactique et ne le fasse décrocher (ce qui est malheureusement rare en cet âge d'or du roman historique). Évoquant le côté sombre de l'humain, mais aussi sa résilience, Maryse Rouy souffle aux lecteurs une émouvante bouffée d'espoir...
Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ★
lundi 1 novembre 2010
Burquette - tome 2
Par Francis Desharnais, Les 400 coups, Burquette
«Alberte, la jeune adolescente que ses amis ont baptisée Burquette en raison des expériences socio-éducatives de son père, reçoit une bonne et une mauvaise nouvelle. D'abord la mauvaise, son géniteur a une idée pour élever la conscience sociale sa fille : l'enchaîner à une machine à coudre en fonte! Cet appareil n'est-il pas le parfait symbole de l'oppression que vivent des milliers d'enfants dans le monde, condamnés à produire des vêtements de marque pour des salaires de misère? Heureusement, une bonne nouvelle l'attend. Sa mère l'invite à faire un voyage mère-fille en Malaisie. Elle y fera la rencontre d'une jeune héritière, célèbre pour ses frasques et abonnée à la une des journaux à scandales. Burquette y gagnera une célébrité aussi envahissante qu'inattendue. Pendant ce temps, son père se prépare à devenir le Che Guevara de la machine à coudre...»
Petite déception concernant ce tome 2 tant attendu... Si les illustrations sont toujours d'une simplicité efficace et cocasse, l'histoire manque de la savoureuse ironie du premier tome. Dommage car la prémisse a beaucoup de potentiel. On dirait que Francis Desharnais se perd en chemin, reste en surface et finit par se rattraper tant bien que mal dans les dernières pages. Cette fois, la magie n'opère que très peu... Triste.
Lili lui donne: ★ ★ ★ ☆ ☆
samedi 30 octobre 2010
The Uncommon Reader
Par Alan Bennett, Faber and Faber Lted
«When her corgis stray into a mobile library parked near Buckingham Palace, the Queen feels duty-bound to borrow a book. Discovering the joy of reading widely (from J. R. Ackerley, Jean Genet, and Ivy Compton-Burnett to the classics) and intelligently, she finds that her view of the world changes dramatically. Abetted in her newfound obsession by Norman, a young man from the royal kitchens, the Queen comes to question the prescribed order of the world and loses patience with the routines of her role as monarch. Her new passion for reading initially alarms the palace staff and soon leads to surprising and very funny consequences for the country at large.»
Quel savoureux (et royal!) opuscule que cet habile morceau de fiction d'Alan Bennett! Une histoire tellement humaine et singulière, que la plume fine et remplie d'humour de Bennett fait vivre sous nos yeux, qu'on aurait le goût d'y croire... Sa Majesté comme on ne l'a jamais décrite... et les livres dans le rôle principal. Un vrai bijou à découvrir en langue originale, pour se délecter de sa finesse... Un livre qui donne la piqûre des mots...
Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ★
jeudi 28 octobre 2010
La clé des songes
Par Régine Joséphine, illustré par Selma Mandine, Gecko Jeunesse
«Qui connaît ces esprits qui hantent nos rêves, qui nous attirent et nous charment à jamais?»
Encore une douce et sybilline histoire signée Régine Joséphine. Sa plume poétique virevolte et brosse en quelques mots un imaginaire singulier et troublant. Quant aux sombres illustrations de Selma Mandine, elles sont tout simplement superbes, voguant avec agileté dans l'univers de l'auteur. Un délice d'album qui, malgré son objectif didactique (apprivoisement de l'autisme), ne tombe absolument pas dans l'éducatif à outrance. Une approche sensible d'une problématique trop souvent abordée par la voie de la raison, et qui, cette fois, choisit de faire rêver plutôt que d'imposer le dogme du savoir.
«Qui connaît ces esprits qui hantent nos rêves, qui nous attirent et nous charment à jamais?»
Encore une douce et sybilline histoire signée Régine Joséphine. Sa plume poétique virevolte et brosse en quelques mots un imaginaire singulier et troublant. Quant aux sombres illustrations de Selma Mandine, elles sont tout simplement superbes, voguant avec agileté dans l'univers de l'auteur. Un délice d'album qui, malgré son objectif didactique (apprivoisement de l'autisme), ne tombe absolument pas dans l'éducatif à outrance. Une approche sensible d'une problématique trop souvent abordée par la voie de la raison, et qui, cette fois, choisit de faire rêver plutôt que d'imposer le dogme du savoir.
Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆
mercredi 27 octobre 2010
La petite sorcière qui aimait beaucoup les livres (et les bonbons)
Par Lyne Vanier, Porte-Bonheur, Patte de Lapin
«Dans ce roman-conte, Marie-Lune, une jeune sorcière de douze ans pas comme les autres, rédige son autobiographie, déterminée à nous livrer des informations qui permettront la cohabitation harmonieuse de ses concitoyennes et des Étrangers, terme par lequel les sorcières désignent les humains. Un peu mise à l'écart par les autres sorcières, à cause de traits physiques inhabituels, Marie-Lune a développé un grand amour pour la lecture: "Ils ne crachent jamais sur mon passage, eux..." dit-elle en parlant des livres qu'elle considère comme ses fidèles amis. Elle affectionne particulièrement ceux qui se cachent dans la réserve secrète de la fabuleuse bibliothèque de son village. Grâce à eux, elle découvre un jour l'existence des Humains, dont on ne parle plus au pays des sorcières depuis la naissance de Marie-Lune justement. Que s'est-il passé pour que les frontières soient hermétiquement fermées entre l'univers des Étrangers et celui des magiciennes? Cela a-t-il vraiment un lien avec elle? Malgré tous leurs défauts, ces Humains semblent savoir s'amuser et Marie-Lune rêve de participer aux fêtes extraordinaires que ces gens aiment célébrer. Particulièrement intéressée par la fête de l'Halloween et ses fameux bonbons, quelque chose de totalement inconnu dans son monde, elle ne retrouvera le repos que lorsqu'elle aura découvert la façon de traverser dans l'autre univers. Elle est d'ailleurs doublement intéressée à rouvrir les canaux de communication quand elle se rend compte que sa provision de livres étrangers est en chute libre, pour cause de pénurie complète d'arrivages. Enchantements, friandises, citrouilles, amitié et trahisons sont à l'honneur dans ce livre qui nous donne accès aux dessous de l'Halloween et qui parle de tolérance, de diversité et des pouvoirs infinis de la lecture.»
Belle aventure saugrenue et débordante d'imagination! On s'attache rapidement à la singulière Marie-Lune, la sorcière, et à son ami, le vieux libraire. Moi qui croyais que l'idée d'un monde parallèle dans lequel vivent les sorcières et les sorciers était éculée après Harry Potter, Lyne Vanier offre ici une proposition fort intéressante... Petit bémol, peut-être: si l'histoire est habilement menée, et remplie de péripéties, la plume de Lyne Vanier croque toutefois cet univers dans un langage un brin trop soutenu pour l'âge du lecteur visé, incohérence qui est malheureusement amplifiée par la mise en page austère, à marges réduites, des Éditions Porte-Bonheur. Toutefois, jeunes lecteurs chevronnés de 10 ou 11 ans, sachez que le plongeon dans le monde délicieux de Marie-Lune vaut vraiment le petit effort supplémentaire... Vous ne verrez plus jamais l'Halloween du même oeil!
Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆
lundi 25 octobre 2010
Chapeau, Marie-P!
Par Martine Latulippe, FouLire, Les aventures de Marie-P
«Un soir, Marie-P décide de monter au grenier à la recherche d’aventures. Elle y fait une découverte qui va changer sa vie! Sur les traces de son grand-père, Marie-P devient détective. Un premier mystère à résoudre se présente… dans sa propre maison! Au travail, Marie-P!»
Belle découverte que ces mini-romans policiers pour les jeunes de 7-8 ans! La plume de Martine Latulippe est agréable et habile, et Marie-P. est coquine, vive et attachante! L'intrigue est un brin simpliste pour les «grands enfants» comme moi, et les indices cachés sous forme de lettres de l'alphabet, dans les illustrations, sont légèrement en retard par rapport au déroulement de l'histoire, mais je crois que pour la clientèle-cible, c'est tout à fait approprié! Alors, c'est décidé, je dévore la série en entier dès que possible!
Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆
vendredi 22 octobre 2010
Quand souffle le vent du Nord
Par Daniel Glattauer, Grasset
«Emmi Rothner se trompe d'expéditeur en voulant envoyer un mail de résiliation. C'est un certain Leo Leike qui le reçoit et lui signale son erreur. A partir de là, naît entre eux une correspondance soutenue qui les rend dépendants l'un de l'autre.»
Un délicieux ping-pong littéraire qui m'a fait dévorer le livre sans même prendre mon souffle! La plume de Daniel Glattauer est fine, juste et teintée d'un humour savoureux qui témoigne d'une grande compréhension de la nature parfois saugrenue de l'humain. Une correspondance enlevante et romantique, sans tomber dans les clichés. Et une fin... qui fait grogner d'impatience le lecteur et espérer une suite très bientôt!
Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ★
mercredi 20 octobre 2010
Plein de secrets
Par India Desjardins, Les Intouchables, Aurélie Laflamme 7
«Aurélie entame sa dernière année au secondaire.Puisque tout va très bien dans sa vie personelle, elle a envie, plus que jamais, de se consacrer à ses études. Mais son attention est facilement détournée de ses ambitions scolaires (et pas seulement à cause des vidéos rigolotes sur YouTube), surtout lorsque son entourage se met à agir mystérieusement! Sa mère avec qui elle s'emblait avoir atteint une complicité inégalée, se transforme de façon aussi subite qu'incompréhensible en Godzilla.Sa meilleure amie adopte des comportements étranges avec un ex. Et Aurélie découvre rapidement qu'avoir un chum, même si c'est celui dont on rêvait depuis longtemps, peut entraîner certaines complications. Comme si ce n'était pas assez, elle n'a aucune affinité avec ses nouveaux professeurs et fige complètement lorsqu'on lui pose des questions sur son avenir. Ce qui la fait douter de toutes ses décisions passées. Aurélie sera placée malgré elle devant plusieurs choix importants. Pour s'y retrouver, elle devra sortir de sa coquille et faire face à ses véritable émotions.»
J'ai abordé ce septième tome avec un soupir intérieur: il fallait bien passer par là, car je m'étais attachée aux personnages, mais je ne suis pas réellement friande de la plume d'India Desjardins en temps normal. Bien sûr, la plume de Desjardins a évolué au fil des tomes, a grandi avec Aurélie, et se situait jusqu'à maintenant dans une zone de confort acceptable, c'est-à-dire une plume habile, près des jeunes, un brin trop clichée, mais attachante. Or, en tournant la première page de ce septième opuscule, le monde de cette Aurélie si cocasse et maladroite m'a happée et j'ai dévoré le roman goulûment jusqu'à la dernière phrase. J'ai même, je l'avoue, relu quelques fois la fin, parce que je peinais à laisser les personnages derrière moi. Cette fois, India Desjardins a trouvé la balance parfaitement délicieuse pour que sa plume croque le monde d'Aurélie avec sensibilité, humour et finesse. Une bouffée d'air frais dans cet automne qui perd ses feuilles... Vivement le huitième tome!
Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆
jeudi 7 octobre 2010
Judas
Par Tassia Trifiatis, Leméac
Un roman déroutant et mélancolique de Tassia Trifiatis; une tragédie à petite échelle dans le monde mystérieux des sentiments humains. La plume de l'auteure est fine et habile. Elle entraîne le lecteur dans les méandres sombres et sans fin du combat de deux êtres contre eux-mêmes, amoureux malgré tout, inextricablement liés dans leur malheur respectif. Un brin trop de tristesse pour la lectrice candide que je suis parfois, mais un premier opus de qualité pour cette nouvelle auteure québécoise!
«À Montréal, partagée entre les trois hommes de sa vie, son père grec, son fiancé disparu et Yéhouda, un nouvel amoureux hassidique, Neffeli cherche à se sortir d'une maternité avortée, que les mensonges de la chair n'arrivent pas à consoler.»
Un roman déroutant et mélancolique de Tassia Trifiatis; une tragédie à petite échelle dans le monde mystérieux des sentiments humains. La plume de l'auteure est fine et habile. Elle entraîne le lecteur dans les méandres sombres et sans fin du combat de deux êtres contre eux-mêmes, amoureux malgré tout, inextricablement liés dans leur malheur respectif. Un brin trop de tristesse pour la lectrice candide que je suis parfois, mais un premier opus de qualité pour cette nouvelle auteure québécoise!
Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆
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